Moufida Tlatli

Première Africaine à présider le Fonds Sud, la cinéaste tunisienne est en train d’écrire le scénario de son quatrième film.

Publié le 21 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Moufida Tlatli, qui vient de se voir décerner le prix McMillan-Stewart 2004 par l’université Harvard, aux États-Unis, a débuté sa carrière cinématographique en réalisant le montage de nombreux longs-métrages tunisiens et étrangers. Son premier film, Les Silences du palais, qui évoque la vie des femmes dans les anciennes demeures des beys de Tunis, sorti sur les écrans en 1994, a connu un franc succès un peu partout dans le monde. La Saison des hommes, sa deuxième réalisation, qui raconte le chagrin des femmes de Djerba séparées de leurs maris émigrés à l’étranger, n’a pas réussi commercialement, mais il a eu une bonne critique en Tunisie et à l’étranger. Sa troisième oeuvre, Nadia et Sarra, met face à face une mère professeur et sa fille en pleine crise d’adolescence. L’action se déroule dans une famille bourgeoise de la banlieue nord de la capitale. Réalisé pour le compte de la chaîne franco-allemande Arte, ce film d’une durée d’une heure trente a été tourné en vidéo. Il pourrait être « gonflé » pour être projeté dans les salles commerciales, à condition qu’il réalise un bon audimat lors de sa diffusion prochaine sur le petit écran.
Parallèlement à son activité créatrice, Moufida Tlatli préside, depuis le 1er janvier 2001, le Fonds Sud, un organisme français d’aide à la production cinématographique. Première Africaine et Arabe à jouir de ce privilège, elle chapeaute trois commissions composées de six ou sept membres chacune. Ces derniers sont chargés de lire les scénarios de films, d’en sélectionner les meilleurs, dont les auteurs se voient accorder une aide allant de 120 000 à 140 000 euros.
Au terme de son mandat, qui s’achève le 31 décembre prochain, Moufida Tlatli aura examiné près de mille scénarios en provenance d’Afrique subsaharienne, du Maghreb, d’Amérique latine et de tout le monde francophone. « Les meilleurs viennent aujourd’hui de l’Amérique du Sud. Les cinéastes jouissent là-bas d’une plus grande liberté de ton et d’imagination que leurs homologues d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et même d’Europe », confie la réalisatrice.
Ses projets ? Réponse de Moufida Tlatli : « Je suis en train d’écrire le scénario de mon quatrième film, Les Yeux de ma mère, une oeuvre autobiographique, en collaboration avec le réalisateur Nouri Bouzid [auteur des Sabots en or, Bent Familia, Poupées d’argile…, et coscénariste de son premier long-métrage]. » Elle n’en dit pas plus pour le moment…

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