Présidentielle aux Comores : des partisans de l’opposition violemment dispersés par les forces de l’ordre

Des manifestants de l’opposition ont violemment été dispersés par les forces de l’ordre lundi à Moroni, alors que le petit archipel des Comores attend les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Les adversaires d’Azali Assoumani et la société civile l’accusent d’avoir orchestré une fraude généralisée.

L’île d’Anjouan, aux Comores (photo d’illustration). © Flickr/CC/David Stanley

L’île d’Anjouan, aux Comores (photo d’illustration). © Flickr/CC/David Stanley

Publié le 25 mars 2019 Lecture : 2 minutes.

Une centaine de partisans de l’opposition qui manifestaient au lendemain de l’élection présidentielle ont été dispersés par les gendarmes avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins deux personnes ont été blessées, un manifestant a été évacué en ambulance, et un gendarme en civil par ses camarades.

Alors que le dépouillement des bulletins de vote est toujours en cours aux Comores au lendemain de l’élection – les résultats seront annoncés « avant le terme légal de cinq jours », selon un responsable de la Commission électorale (Ceni), l’opposition a annoncé dimanche qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats, accusant le camp présidentiel de « coup d’État » électoral. Avant la clôture du vote, les douze candidats opposés au président sortant Azali Assoumani avaient dénoncé d’une même voix une « mascarade » et déclaré son régime « illégitime ». Mais leur appel à la « résistance » a tourné court.

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Bureaux saccagés et fermés

Épaulés par une trentaine de partisans et une poignée de candidats, le colonel Mohamed Soilihi, dit « Campagnard », a tenté de marcher sur l’Assemblée ; une tentative aussitôt bloquée par les gendarmes, qui n’ont pas riposté physiquement.

Comme celui de l’opposition, le bilan du scrutin dressé lundi par la société civile comorienne est accablant, dénonçant des bureaux saccagés et fermés avant l’heure officielle de clôture (18h00 locales) par les forces de l’ordre, des urnes bourrées ou des assesseurs de l’opposition empêchés.

« Des bureaux de vote (ont été) fermés dès 16h30 sur ordre des forces de l’ordre, elles se sont chargées de la récupération des urnes avant toute opération de dépouillement », a dénoncé l’Observatoire des élections.

Le ministre de l’Intérieur dément des entraves au bon déroulement du scrutin

Sur l’île d’Anjouan, en majorité hostile au président sortant, l’armée est intervenue pour disperser la foule en colère, faisant un mort et une dizaine de blessés, selon l’ONG. Le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou a nié ce bilan et balayé les accusations de fraude. « Le vote s’est normalement déroulé sur l’ensemble du territoire », a-t-il annoncé lundi, « les incidents relevés ne sont pas de nature à entacher la sincérité du scrutin ».

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Tout au long de la campagne, le l’État a répété qu’il comptait bien l’emporter dès le premier tour. À la tête du pays de 1999 à 2006, réélu en 2016, l’ancien putschiste a engagé sa grande entreprise de maintien au pouvoir en faisant adopter, il y a un an, une réforme constitutionnelle par référendum.

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