Le prix du dernier voyage

Publié le 20 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

« On découvre tous les jours des familles qui ont des difficultés pour rapatrier leurs morts au pays », explique un président de section de l’Union des Travailleurs Sénégalais en France (UTSF). C’est dramatique, les corps restent parfois bloqués ici quinze jours avant que les fonds nécessaires au voyage ne soient récoltés. » Près de 35 000 ressortissants sont recensées par les autorités consulaires sénégalaises en France. « Mais en réalité, ils sont au moins le double », affirme le consul général du Sénégal à Paris, Adama Sarr. En comptant les clandestins, les « James », qui se présentent sous une autre nationalité que la leur afin de pouvoir demander l’asile politique, les binationaux, les naturalisés et ceux qui ne font que transiter par la France, les estimations les plus hautes peuvent atteindre 170 000 personnes. Chaque année, une quarantaine de Sénégalais décèdent en France. Les familles souhaitent en général rapatrier le corps du défunt pour l’inhumer dans sa terre natale. Seulement, cela coûte entre 4 000 et 6 000 euros. Comment faire alors pour ne pas avoir à enterrer ses morts en terre d’exil ? Rien n’est prévu au niveau consulaire. « Aucun pays au monde n’a de budget pour ça, rappelle Adama Sarr. Les gens n’ont qu’à s’organiser eux-mêmes. » Certains le font déjà. À Bordeaux, plus de 600 personnes cotisent auprès de l’UTSF. Pour huit euros par an, les cotisants sont assurés de disposer de 4 000 euros en cas de décès, ce qui couvre largement les frais de rapatriement, accompagnateur compris.

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