L’assassinat de Kennedy

Publié le 25 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

Le meurtre du président des États-Unis porte en lui l’annonce de graves événements parce que le président s’appelle Kennedy et parce que son assassinat semble être un attentat dirigé contre la démocratie américaine, une espèce de coup d’État qui vise, à un second stade, la prise du pouvoir.
Les adversaires américains de Kennedy sont nombreux, puissants, organisés. Pour comprendre
leur position, leurs mobiles, le geste qu’on est en droit de leur imputer, il faut savoir qui ils sont, ce qu’ils veulent et ce qu’était Kennedy par rapport à eux.
Pour la droite conservatrice et l’extrême droite réactionnaire, Kennedy c’est le Mendès-France américain, c’est le communisme installé à Washington. Il voulait le progrès aux États-Unis et inculquer au peuple américain une nouvelle éthique. Il estimait nécessaires
la détente et la coexistence. Eux voulaient la ségrégation, l’invasion de Cuba, la fermeture de l’ONU, le boycottage de l’URSS, la « libération » de l’Europe de l’Est, la suppression de l’aide à l’étranger, le rapatriement des troupes américaines d’Allemagne,
le renforcement des barrières douanières, la suppression de la sécurité sociale, etc. Bref, exactement le contraire de ce que Kennedy avait entrepris de faire.
Ces groupes et quelques autres ont amassé des millions de dollars, obtenu le soutien d’hommes d’affaires très puissants, de militaires, de responsables de la sécurité et du renseignement. Ils disposent de multiples réseaux, de nombreuses publications. Leur
centre est Dallas. Pour tous ces gens, ce qui se passe à Washington est tout simplement une trahison.
Or, à Washington, Kennedy avait réussi. Les intellectuels et les technocrates libéraux qui constituaient son équipe s’étaient imposés à l’Amérique et au monde. Dans un an. Kennedy aurait été réélu et, de nouveau, pendant quatre ans, il aurait mené l’Amérique vers ce que la droite considère comme le communisme. Si la droite voulait changer le
cours des événements, elle n’avait pas le choix : il fallait tuer.

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