Burkina Faso : l’ex-Premier ministre Paul Kaba Thieba prend la tête de la Caisse de dépôts et consignations
Lors du Conseil des ministres du 27 mars, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a choisi son ancien chef du gouvernement, Paul Kaba Thieba, pour diriger la nouvelle structure. Sa mission : mobiliser des ressources pour financer sur le long terme les projets structurants.
Deux mois après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre, l’ancien haut fonctionnaire de la BCEAO, 59 ans, retrouve des couleurs. Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré l’a en effet choisi pour opérationnaliser la Caisse de dépôts et de consignations. L’annonce de sa nomination été faite mercredi 27 mars en conseil des ministres.
Paul Kaba Thieba, qui a fait ses armes à la Caisse française des dépôts et consignations avant de poser ses valises à banque centrale au début années 1990, était l’un des fervents défenseurs de la mise en place d’une institution similaire au Burkina, comme l’ont fait la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Selon ses textes fondateurs, élaborés en 2017, la Caisse de dépôts et consignations (CDC) du Burkina Faso est dotée d’un capital d’au moins 20 milliards de F FCFA (30,5 millions d’euros), apporté par l’État. Sa mission est de faire face aux besoins d’investissements prioritaires en disposant de ressources mobilisées à moyen et long terme, alors que les actifs des banques commerciales ne comportent que très peu de financements à moyen terme.
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Or, ces financements de long terme sont indispensables pour les projets structurants tels que les routes, les chemins de fer, les énergies vertes, l’habitat social ou encore la construction des universités, estime le gouvernement burkinabè, qui souhaite aussi voir le nouvel organisme se positionner dans l’appui aux petites et moyennes entreprises.
Méfiance des acteurs bancaires
La nomination de Paul Kaba Thieba pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois à la tête de la CDC donne un coup d’accélérateur à la mise en place et au démarrage effectif des activités de cette entité, malgré la défiance des acteurs du secteur bancaire, qui voient en elle une source de tarissement d’une partie de leurs ressources habituelles.
Une fois opérationnelle, la CDC devrait en effet gérer les sommes versées par des institutions comme la Société nationale des postes du Burkina (Sonapost) ou encore les avoirs des organismes de retraite des agents de l’État, du privé et des collectivités territoriales – CNSS et Carfo.
Outre la gestion des ressources de placement, elle sera également responsable des dépôts de garanties constitués par les usagers de grands concessionnaires de service public, à l’instar de la Société publique d’eau (Onea) ou de la Société nationale burkinabè d’électricité (Sonabel), qu’elle pourrait transformer en investissements de long terme.
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