[Infographie] Les femmes en politique : une participation inégale sur le continent en 2019

Malgré une percée dans certains pays africains, le nombre de femmes présentes dans les organes exécutifs et au Parlement reste inégal sur le continent, selon une étude d’ONU Femmes et de l’Union interparlementaire (UIP). La preuve en infographies.

Sahle-Work Zewde, ici en 2014 à Nairobi, est la première femme élue présidente de l’Éthiopie. © REUTERS/Noor Khamis/File Photo

Sahle-Work Zewde, ici en 2014 à Nairobi, est la première femme élue présidente de l’Éthiopie. © REUTERS/Noor Khamis/File Photo

Publié le 3 mai 2019 Lecture : 3 minutes.

« Si nous suivons la tendance actuelle, il nous faudra 107 ans pour atteindre la parité, affirmait la présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, María Fernanda Espinosa Garcés, mi-mars, lors d’un événement visant à soutenir la participation politique des femmes. Dans le monde, la représentation féminine au sein du pouvoir évolue lentement et l’Afrique ne fait pas exception à la règle. Avec une moyenne régionale de 23,9% de femmes au Parlement (chambre unique ou basse), l’Afrique subsaharienne se place à la 5e place du dernier classement d’ONU Femmes et l’Union interparlementaire (UIP) derrière les pays nordiques, l’Amérique et l’Europe (pays nordiques inclus et non inclus).

Un taux à peine plus haut qu’en 2017 (23,8%). « L’Afrique s’est toujours située près de la moyenne globale [de 24,3% en 2019, ndlr] », nuance à Jeune Afrique Zeina Hilal, en charge du programme sur la parité à l’UIP. Si les femmes sont de mieux en mieux représentées dans les instances politiques sur le continent, leur participation reste toutefois très inégale selon les pays.

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Les femmes au Parlement : le Rwanda, meilleur élève du monde

Comme en 2017, le Rwanda figure à nouveau en tête du classement mondial des femmes au Parlement, avec un taux de 61,3% de députés féminines à la chambre basse. La Namibie (7e), l’Afrique du Sud (10e), le Sénégal (11e) et le Mozambique (17e) font également partie des bons élèves du continent.

>>> À LIRE – Au Sénégal, la parité en politique « c’est beaucoup » mais pas encore assez

Malgré le fait que six pays africains figurent dans le top 20 des pays comportant le plus de femmes au sein de leur Parlement, la participation des femmes au processus politique est encore très faible dans de nombreux pays. Le Mali, la Centrafrique, le Bénin, l’eSwatini, les Comores et le Nigeria sont les États africains les moins avancés en matière d’égalité entre les femmes et les hommes au sein de la sphère politique.

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Éthiopie : évolution significative des femmes au gouvernement

Autre critère, autre distinction pour le Rwanda. Le pays est une nouvelle fois à la tête du classement régional du pourcentage de femmes détenant un poste ministériel en Afrique (51,9%, 6e mondial). Il est toutefois le seul pays du continent à détenir un gouvernement composé de plus de la moitié de femmes, l’Afrique du Sud, second du classement, ne comptant que 48,6% de femmes détenant un poste ministériel.

L’Éthiopie, dont le nombre de femmes ministres est passé de 10 % en 2017 à 47,6 % en 2019 grâce à une vaste politique de féminisation sous l’impulsion du Premier ministre Abiy Ahmed, termine à la troisième position. L’Ouganda, l’Angola, le Mali, São Tomé-et-Prìncipe, la Mauritanie et l’eSwatini viennent compléter ce palmarès africain.

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Moins de femmes chefs d’État, plus de présidentes de Parlement

Autre point : le nombre de femmes présidentes de Parlement s’est sensiblement accru entre 2017 (13) et 2019 (18), même si la parité est encore loin d’être acquise. En revanche, si l’Afrique comptait trois femmes chefs d’État en 2017 (Liberia, Namibie et Maurice), ce nombre a diminué en 2019, l’Éthiopienne Sahle-Work Zewde, élue en octobre 2018, étant la seule femme actuellement chef d’État en Afrique.

Face à la faible participation des femmes en politique, plusieurs pays africains ont amélioré ou mis en place de grandes mesures. Dès 1994, un système de quota a été institué au Rwanda, réservant 30% des sièges à des femmes. Depuis, de nombreux États ont pris la même initiative, comme la Tanzanie, le Burundi, le Burkina Faso ou le Niger.

Pour Zeina Hilal de l’UIP, une meilleure représentation féminine au sein du pouvoir est bénéfique pour le développement du pays et la santé de la démocratie : « Plus les différentes couches de la société sont représentées au Parlement, plus les députés vont prendre des mesures en faveur de ces populations », assure-t-elle.

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