Tunisie : Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Ben Ali, remis en liberté
Belhassen Trabelsi, mis en examen pour « faux aggravé et blanchiment en bande organisée », a obtenu jeudi sa remise en liberté sous contrôle judiciaire par la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Cette décision de remise en liberté est conditionnée au versement d’une caution de 100 000 euros. Le contrôle judiciaire prévoit une obligation de résider en France et de pointer une fois par semaine dans un commissariat. Il lui est également interdit de rencontrer les autres personnes mises en examen dans l’affaire.
>>> À LIRE – Tunisie – Belhassen Trabelsi : pourquoi la demande d’extradition a « peu de chances » d’aboutir
« Je me conformerai à toutes les dispositions qui seront prises. Donnez-moi la chance de prouver que je ne suis pas un fugitif, mais un homme normal, respectueux de ses engagements », a déclaré à l’audience Belhassen Trabelsi.
Extradition demandée par Tunis
Son avocat Me Xavier Nogueras a précisé que son client retournait jeudi à la prison des Baumettes à Marseille, dans l’attente de la notification de l’arrêt de remise en liberté de la chambre de l’instruction. En cavale depuis 2016 après avoir quitté le Canada où il s’était réfugié après la révolution tunisienne de janvier 2011, le frère de l’ex-première dame, Leila Trabelsi, avait été arrêté il y a deux semaines puis mis en examen et placé en détention provisoire à Marseille.
Belhassen Trabelsi a été interpellé dans le cadre d’une enquête menée par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille pour des faits qui n’ont pas été spécifiés
Tunis a demandé son extradition aux autorités françaises, après avoir été informé de son arrestation par le bureau d’Interpol dans la capitale tunisienne. Belhassen Trabelsi a été interpellé dans le cadre d’une enquête menée par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille pour des faits qui n’ont pas été spécifiés. On ignore également la période à laquelle ils auraient été commis.
« Quasi-mafieux »
Durant les plus de vingt ans de pouvoir de Zine el Abidine Ben Ali (1987-2011), sa famille et son épouse Leila Trabelsi ont mis la Tunisie en coupe réglée, faisant main basse sur des pans entiers de l’économie. Homme d’affaires incontournable sous ce régime et poursuivi depuis par la justice tunisienne dans plusieurs affaires de corruption, Belhassen Trabelsi fait l’objet de « 17 mandats de recherche en Tunisie et de 43 mandats d’amener internationaux », a précisé le ministère tunisien de la Justice après son arrestation.
Qualifié de « quasi-mafieux » par une dépêche diplomatique américaine de 2008, il avait trouvé refuge au Canada quelques heures à peine avant la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011, après avoir fui avec sa famille à bord de son yacht. Le bateau avait ensuite été saisi par les autorités canadiennes.
En mai 2012, après avoir perdu son statut de résident permanent au Canada, Trabelsi avait demandé l’asile politique, disant craindre pour sa vie en Tunisie, mais il avait été débouté à deux reprises de cette demande, en janvier 2015 et en avril 2016. Il était sur le point d’être expulsé lorsque Ottawa avait définitivement perdu sa trace, début juin 2016.
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