Ainsi va le monde…

Publié le 25 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

UN LECTEUR, DONT JE TAIS DÉLIBÉRÉMENT le nom, me reproche d’avoir consacré mon dernier billet au téléphone mobile utilisé en tant que vibromasseur. « Quelle époque ! Quel mauvais goût ! Pas digne de Jeune Afrique/l’intelligent ! » conclut-il dans un courrier électronique adressé à la rédaction le 20 novembre. Et moi qui pensais en remettre une louche cette semaine ! Ou m’intéresser au sort de Michael Jackson, génial épigone de James Brown, artiste atypique, danseur hors pair, quadragénaire nostalgique d’une enfance qu’il n’a pas connue, nègre-black-is-beautiful devenu, sans que l’on sache vraiment comment, un albinos au look cadavérique.
Que lui reproche-t-on au juste, à Bambi ? De s’être décapé un peu plus que d’autres la peau ? D’avoir, à un moment de sa vie, opté pour un nez aquilin au détriment du bourbonien hérité de ses ancêtres africains ? D’avoir, lors d’une escale à Abidjan il y a quelques années, refusé de sortir de sa bulle et de serrer la main (pour éviter d’être contaminé !) à des dignitaires baoulés médusés ? Non ! Le Thriller est accusé d’agression sexuelle sur un gamin de 12 ans, une charge qu’il appartiendra par ailleurs à un tribunal de trancher. Car Michael Jackson a beau être fou à lier, il doit bénéficier, comme vous et moi, de la présomption d’innocence.

Mais, par peur de vous ennuyer avec de plates considérations sur un garçon talentueux dont je suis de très près la carrière musicale depuis une trentaine d’années, je vais m’en tenir là. Et revenir à des sujets plus dignes d’intérêt. Les nouvelles qui nous viennent du continent (terme utilisé dans notre jargon maison pour désigner l’Afrique) sont franchement affligeantes. La crise en Côte d’Ivoire qui se perd dans une foultitude de sommets, le Zimbabwe avec son inflation à plusieurs chiffres, la crise postélectorale en Mauritanie, les Burundais, qui, après avoir fatigué Nelson Mandela, désespèrent l’Union africaine et l’ONU, les Rwandais qui n’en finissent pas de quitter l’est de la République démocratique du Congo, le virus Ebola dans l’autre Congo. Sans oublier le Tchadien Idriss Déby, en passe, hélas ! de rejoindre, en dépit des dénégations de certains de ses proches, la longue liste des présidents africains qui rêvent de se maintenir au pouvoir en procédant à un lifting de la Loi fondamentale.
Certes, une Constitution n’est pas, comme la Bible ou le Coran, un texte immuable. Il n’est pas interdit de l’amender. Dans beaucoup de pays, cela se fait par référendum ou par un vote qualifié du Parlement. On y recourt non pas pour satisfaire les appétits de pouvoir d’un homme ou d’un parti, mais pour des questions essentielles dans la vie d’une nation : ouverture de nouveaux espaces de liberté, abandon d’une partie de la souveraineté nationale dans le cadre d’une intégration politique et économique. Bref, on touche à une Constitution pour passer d’un bien-être à un mieux-être !

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