Burkina Faso : le président Kaboré lance la Banque agricole du Faso

Le président Roch Marc Christian Kaboré a lancé ce 29 mars à Ouagadougou les activités du nouvel établissement spécialisé dans le financement du monde agricole, porté majoritairement par l’État.

Un producteur de coton, au Burkina Faso © Théo Renaut pour J.A.

Un producteur de coton, au Burkina Faso © Théo Renaut pour J.A.

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Publié le 1 avril 2019 Lecture : 3 minutes.

« La Banque agricole du Faso est très importante dans ma vision pour un Burkina prospère dont l’agriculture, l’élevage et les  autres activités de production sont les maillons essentiels de l’économie », a annoncé le président burkinabè sur sa page Facebook.

La nouvelle institution, lancée le 29 mars, est dotée d’un capital de 14,8 milliards de francs CFA (21,8 millions d’euros), abondé majoritairement par l’État via le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), la Loterie nationale du Burkina et la Caisse de retraite des fonctionnaires ainsi que des privés locaux.

Un groupe de treize organisations paysannes, parmi lesquelles la Confédération paysanne du Faso et l’Union des producteurs semenciers, sont pressenties pour faire partie du capital, même si ce n’est pas encore le cas. Elles disposent toutefois de trois administrateurs sur les dix qui composent le conseil d’administration de la banque, en attendant que leur structure financière ne s’améliore assez pour permettre au FBDES de leur céder une partie du capital, selon un accord confidentiel entre les fondateurs.

Ouverte aux autres secteurs de l’économie

Pour lancer cette nouvelle entité, les concepteurs ont choisi un banquier expérimenté de 64 ans, Seraphin R. Kolaga. Cet ancien patron de la Banque agricole et commerciale du Burkina, rachetée en 2008 par le panafricain Ecobank, soutient qu’il y a de la place pour un acteur spécialisé dans le financement agricole sur la place financière de Ouagadougou.

Pour argumenter du potentiel de financement de ce secteur, il  cite l’exemple des facteurs de production du coton dont les besoin de financement s’élèvent à 95 milliards de F CFA, ou encore le carnet de commandes de l’État pour les intrants qui s’élève à plus de 300 milliards de F CFA par an. « Nous sommes ancrés dans le monde rural, mais restons ouverts au financement des autres secteurs de l’économie » ajoute le banquier.

Aussi, le nouvel établissement annonce son intention « d’être la banque de financement de l’agriculture au Burkina, mais elle se positionnera aussi, notamment pour assurer sa rentabilité et sa pérennité, comme une banque universelle moderne au service de tous les burkinabés des campagnes « , selon les mots du président de son conseil d’administration, Mamadou Sérémé, par ailleurs directeur de cabinet du Premier ministre.

6,3 milliards de F CFA de la BAD

« Le bébé qui vient de naître, appartient à la plus grande famille de notre pays. Nous sommes donc confiants que son accompagnement se fera dans les meilleures conditions possibles et qu’il grandira très rapidement grâce à vous tous », a-t-il déclaré lors du lancement de la nouvelle institution. Outre son siège déjà fonctionnel à Ouagadougou, la banque projette l’ouverture de deux nouvelles implantations à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, courant mai, et à Dedougou, dans la Boucle du Mouhoun, dès septembre.

Dans la foulée du lancement de ses activités, la Banque agricole du Faso indique également avoir obtenu un accord de financement d’un montant de 6,3 milliards de F CFA auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Ces ressources vont permettre la mise en place d’une assurance agricole pour assurer le remboursement des crédits, en cas de survenance de calamités naturelles, et d’un système de warrantage, par le financement des magasins, pour faciliter l’accès des petits producteurs au crédit.

Désormais quinzième banque du paysage financier de Ouagadougou, la Banque agricole du Faso aura fort à faire pour percer le marché dominé par Coris bank (19,5 % de parts) de l’homme d’affaires Idrissa Nassa, suivi par la filiale burkinabé de BMCE Bank of Africa (17 %) et le panafricain Ecobank (16,5 %).

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