Affaire Khashoggi : les enfants du journaliste indemnisés par l’Arabie saoudite

Selon le « Washington Post », les enfants de l’éditorialiste, assassiné début octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, auraient reçu des maisons à plusieurs millions de dollars chacune et des versements mensuels supérieurs à 10 000 dollars (8 900 euros).

Des manifestants à la recherche de la vérité concernant la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul. © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Des manifestants à la recherche de la vérité concernant la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul. © Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Publié le 2 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Le prince héritier, Mohamed Ben Salman, lors d’une réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 27 avril 2017 à Riyad. © Uncredited/AP/SIPA
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Affaire Khashoggi : l’onde de choc

États-Unis poussés à sortir de leur réserve vis-à-vis d’un allié historique, silence assourdissant des pays arabes, le prince héritier Mohamed Ben Salman fragilisé, l’Europe qui cherche en vain à parler d’une seule voix… Le scandale de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi bouleverse les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient.

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Les enfants du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné à Istanbul le 2 octobre, ont chacun reçu en compensation des maisons de plusieurs millions de dollars et perçoivent chaque mois des milliers de dollars des autorités saoudiennes, écrit lundi le Washington Post.

Selon le journal américain, auquel contribuait Khashoggi, les maisons en question sont situées à Djeddah (ouest de l’Arabie saoudite), dans un même complexe résidentiel, et vaudraient jusqu’à quatre millions de dollars chacune. À cela s’ajoutent des versements mensuels à chacun des quatre enfants, supérieurs à 10 000 dollars, poursuit le quotidien, citant des responsables saoudiens, anciens et actuels, ainsi que des proches de la famille.

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« Le prix du sang »

Ils « pourraient également recevoir des paiements beaucoup plus élevés – possiblement plusieurs millions de dollars par personne – dans le cadre de négociations pour ‘le prix du sang’ qui sont attendues lorsque les procès des suspects du meurtre s’achèveront dans quelques mois », poursuit le Washington Post.

Critique du régime, l’intellectuel saoudien qui résidait aux États-Unis a été tué et démembré le 2 octobre par un commando de 15 agents saoudiens venu de Riyad dans le consulat de son pays à Istanbul, où il effectuait des démarches administratives. Son corps n’a jamais été retrouvé.

>>> À LIRE – Arabie saoudite : l’Union européenne et l’ONU durcissent le ton après l’affaire Khashoggi

Après avoir nié le meurtre, l’Arabie saoudite a évoqué une opération menée par des éléments « hors de contrôle » et qui aurait dégénéré. Lors du procès de onze suspects qui s’est ouvert en début d’année devant la justice saoudienne, le procureur général a requis la peine de mort contre cinq d’entre eux. Mais des zones d’ombre persistent, à commencer par le rôle du puissant prince héritier Mohamed Ben Salman (« MBS »), considéré comme « responsable » du meurtre par le Sénat américain.

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Le Washington Post souligne que les compensations versées aux enfants Khashoggi ont été autorisées fin 2018 par le roi Salman, père de MBS, dans le cadre de ce qui a été décrit par un ancien responsable comme la reconnaissance qu’une « grande injustice a été commise » et la tentative de « réparer un tort ». Une pratique qui « fait partie de nos traditions et de notre culture », a précisé cette source. Les négociations sur ces compensations auraient été menées par Khalid Ben Salman, frère de MBS et ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis.

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