RDC : Franck Diongo appelle au dialogue pour sortir le pays de la « crise de légitimité »
Gracié le 13 mars dernier, l’opposant Franck Diongo, président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), est finalement sorti de son silence en prenant acte de l’élection de Félix Tshisekedi et en suggérant la tenue d’un dialogue qui mettrait fin à la « crise de légitimité des institutions et des animateurs ».
Quelques jours après avoir quitté la prison centrale de Makala, à Kinshasa, l’opposant Franck Diongo est finalement sorti du silence ce mardi 2 avril. Le président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), condamné en décembre 2016 à cinq ans de prison pour séquestration aggravée et coups et blessures sur des agents de la Garde républicaine, a reconnu Félix Tshisekedi comme président de la République. « Le MLP prend acte de l’avènement à la présidence de la République, d’une personnalité issue d’un parti historique de l’opposition », a déclaré en conférence de presse Franck Diongo, gracié le 13 mars dernier par Tshisekedi, à l’instar d’autres prisonniers politiques, comme Firmin Yangambi.
Redoutant que la crise de légitimité persiste, suite aux désaccords engendrés après la présidentielle, Franck Diongo, membre de la plateforme Ensemble de Moïse Katumbi, a présenté ses idées pour une sortie de crise, invitant à un « dialogue de réconciliation nationale ». « La solution adéquate à cette récurrente crise de légitimité des institutions et des animateurs passe indéniablement par un dialogue de réconciliation nationale entre les filles et fils du pays en vue de promouvoir la cohésion nationale », a-t-il déclaré.
Pour une « cohabitation pacifique »
Près de deux mois après l’investiture de Tshisekedi, Martin Fayulu, le candidat de la coalition Lamuka à la dernière présidentielle, continue de revendiquer la victoire au scrutin du 30 décembre dernier, s’autoproclamant président de la République élu. Une lutte qui rendrait « impossible une cohabitation pacifique », selon Franck Diongo.
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L’opposant semble ainsi vouloir à nouveau prendre part aux évolutions politiques, après avoir retiré son parti du processus électoral en décembre dernier, dénonçant un scrutin « ni crédible ni sincère, encore moins légal » par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Une attitude qui ne permettait pas, selon lui, des élections « libres, transparentes, crédibles et répondant au minimum des standards internationaux ».
Vers un rapprochement ?
Un rapprochement entre les deux camps est également prôné par l’archevêque de Kinshasa et vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Fridolin Ambongo. Le successeur du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya avait appelé le président Félix Tshisekedi à ne pas se séparer de ses anciens alliés dans l’opposition, notamment Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Martin Fayulu.
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Le camp présidentiel encouragerait également cette initiative. La main du président Tshisekedi reste tendue, selon Jean Baudoin Mayo Mambeke, secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC), le parti du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe. « La bonne entente entre les membres de l’opposition d’hier est toujours la bienvenue », affirme-t-il à Jeune Afrique.
Reste à convaincre les leaders de la coalition Lamuka, dont Martin Fayulu considère que « la RDC est gouvernée par un pantin », déclarait-il sur Twitter le 4 mars dernier. Adolphe Muzito, un autre leader de Lamuka, suggérait plutôt un dialogue avec Joseph Kabila, à la tête du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition majoritaire dans toutes les assemblées législatives, qu’il considère comme étant « le vrai chef de l’État ».
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