Lomé, base arrière
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Depuis une semaine et en prévision de l’« après-30 octobre » en Côte d’Ivoire, l’armée française a fait de l’aéroport de Lomé-Tokoin la base arrière de l’opération Licorne. Sept appareils gros-porteurs (six Transall et un Hercules) y stationnent en permanence, ainsi que deux chasseurs-bombardiers Mirage, qui assurent des missions de reconnaissance quotidiennes au-dessus de la Côte d’Ivoire. À quelques dizaines de mètres des avions français stationnent discrètement, recouverts de bâches brunes, deux hélicoptères MI8 et deux Mig 23 dont la présence a vivement intrigué les trois experts de la toute récente mission onusienne sur la mise en oeuvre de l’embargo en Côte d’Ivoire. Dans leur rapport, ces derniers se demandent en effet si ces appareils russes sont en cours de montage et s’ils sont destinés à l’armée de l’air ivoirienne – ce qui constituerait une violation dudit embargo. En fait, si ces quatre aéronefs proviennent bien à l’origine d’une commande des Fanci, leur histoire est compliquée. Ils sont arrivés à Abidjan, au début d’octobre 2004, en provenance de Minsk (Biélorussie), à bord d’un Antonov 124. Ils étaient en pièces détachées et ont aussitôt pris le chemin de Lomé, où ils devaient être remontés par une société nommée BSVP, que dirige un homme d’affaires italien résidant en Afrique du Sud, avant de reprendre la direction d’Abidjan. Las, les événements de novembre 2004 et l’embargo sur les armes ont fait capoter l’opération. Depuis, les quatre appareils, à demi montés et surveillés par une poignée de techniciens biélorusses, attendent des lendemains meilleurs.
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