Le port d’Abidjan cherche le bon cap
Point de passage de 90 % des échanges de la Côte d’Ivoire, le Port autonome d’Abidjan (PAA) a enregistré au cours des huit premiers mois de l’année une baisse de 4,9 % de ses activités par rapport à l’année précédente : au 31 août 2005, le trafic de marchandises totalisait 11,388 millions de tonnes, contre 11,974 millions un an auparavant. Seuls 2 940 navires sont attendus au port cette année au lieu de 3 210 en 2004, soit une baisse de 8,4 %. « C’est le reflet de la morosité qui caractérise les activités de notre pays », indique le directeur général du PAA, Marcel Gossio. Les manifestations antifrançaises de novembre 2004 ont provoqué la fermeture de nombreuses entreprises et le départ des 8 000 Européens, dont une large majorité de Français. Depuis, l’activité portuaire peine à redécoller avec l’incertitude politique qui règne à l’approche du 30 octobre. Enfin, le racket des forces de l’ordre, aussi bien en zone gouvernementale que rebelle, décourage les industriels et les commerçants des pays limitrophes. La crise a détourné le trafic en provenance et à destination de l’hinterland – le Niger, le Mali et le Burkina – vers des destinations plus sûres. Les ports de la sous-région – Tema et Accra au Ghana, Lomé au Togo, Cotonou au Bénin et Dakar au Sénégal – l’ont bien compris et jouent la carte de la modernisation.
Tels sont les constats dressés par les autorités portuaires qui ont organisé du 4 au 6 octobre un séminaire destiné à trouver les moyens de relancer les activités. Pour faire revenir les clients, le PAA et les autorités ivoiriennes prévoient d’offrir des avantages fiscaux et d’alléger les procédures douanières. Les participants au séminaire ont également proposé l’élargissement et l’approfondissement de la passe du terminal de Vridi pour accueillir des navires de plus grand tonnage. Ils souhaitent améliorer le fonctionnement du guichet unique regroupant toutes les administrations chargées des contrôles, et aménager des aires de stationnement pour les camions. Ils préconisent également une meilleure efficacité des opérations au sein de la zone portuaire, notamment en réduisant les délais de séjour des conteneurs à l’export et en informatisant les services. Mais le véritable redécollage des activités est intimement lié au règlement de la crise politique. Marcel Gossio a annoncé qu’il mènerait prochainement une mission de sensibilisation dans la sous-région, qui portera le nom de « caravane pour la paix ».
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