Afrique du Sud : la banque centrale empêche la faillite d’African Bank
Après la suspension des cours d’African Bank à la Bourse de Johannesburg, la banque centrale d’Afrique du Sud, accompagnée des principales banques de la Place, est intervenue pour empêcher la faillite de cet établissement spécialisé dans les prêts sans garantie.
La catastrophe a été confortablement évitée. À peine quatre jours après le début de la chute brutale du cours de bourse d’African Bank (Abil), la Reserve Bank sud-africaine est intervenue pour renflouer l’établissement spécialisé dans les prêts sans garantie. Le 6 août, Abil, l’une des deux plus importantes institutions de prêts sans garantie en Afrique du Sud, annonçait qu’elle était déficitaire de 7,6 milliards de rands (717 millions de dollars) sur l’exercice en cours et qu’elle aurait besoin d’une augmentation de capital massive (8,5 milliards de rands, environ 800 millions de dollars) pour consolider son bilan. La banque sud-africaine a également annoncé le départ de son PDG Leon Kirkinis.
900 millions de dollars perdus
La nouvelle a immédiatement déclenché une ruée vers la porte de sortie de la part des investisseurs. À tel point que la banque a perdu 900 millions de dollars de sa valeur de marché en trois jours avant que son cours ne soit finalement suspendu lundi.
Dès dimanche, la Banque centrale, accompagnée des principales banques sud-africaines est intervenue en proposant un plan de sauvegarde de 17 milliards de rands (1,6 milliard de dollars). La Reserve Bank sud-africaine va payer 7 milliards de rands pour le portefeuille de « mauvais prêts » d’Abil – avec une décote de 60 % – et un consortium composé de banques commerciales (Barclays Africa et FirstRand notamment) ainsi que du fonds de pension Public Investment Corp. s’est engagé à souscrire à une augmentation de capital de 10 milliards de rands.
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Impossibilité de rembourser les prêts
La crise d’Abil a été aggravée par l’impossibilité de rembourser les prêts de la part de beaucoup de clients de son marché principal : des emprunteurs à faible revenu, touchés par le chômage, la faible croissance économique et une inflation très élevée. L’endettement moyen des ménages sud-africains s’établit à environ 75 % du revenu disponible, ce qui signifie que le coût de la dette est un énorme fardeau pour les ménages à faible revenu, pour lesquels les coûts alimentaires représentent à eux seuls un tiers des dépenses.
Déjà, en mai, l’agence de notation Moody’s avait abaissé son appréciation à spéculatif, se déclarant préoccupée par la spirale de mauvais prêts. Aujourd’hui, la banque ne vaut plus que 50 millions de dollars contre plus de 2 milliards en avril 2012.
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