Algérie : l’État réorganise ses participations dans le bâtiment pour booster la production

L’Algérie va scinder SGP Indjab, la Société de gestion des participations de l’État dans le bâtiment, en cinq structures réparties sur le territoire national. Cette réorganisation vise à améliorer l’efficacité de l’action publique et à faire grimper la production publique de 15 000 logements par an aujourd’hui à 80 000 d’ici à quelques années.

L’Algérie entend construire 1,6 million de logements d’ici à 2019. © Wikimedia Commons

L’Algérie entend construire 1,6 million de logements d’ici à 2019. © Wikimedia Commons

Publié le 13 août 2014 Lecture : 2 minutes.

Annoncé en mai dernier, le plan de restructuration de la Société de gestion des participations de l’État (SGP) Indjab a reçu le 24 juillet dernier le feu vert du Conseil des participations de l’État (CPE) et va donc pouvoir débuter dès septembre. Elle devrait être achevée début 2015, a indiqué Mohamed Yassine Hafiane, président de l’entreprise publique en charge de la production publique de logements en Algérie, à l’agence Algérie Presse Service.

Les besoins de l’Algérie s’élèvent à 250 000 logements par an. Les capacités de production actuelles ne sont que de 80 000.

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Ce projet entend répondre aux objectifs de gestion décentralisée et d’augmentation de la production énoncés par le ministre algérien de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, lors de la nomination de Mohamed Yassine Hafiane, en septembre 2013.

Décentralisation, rajeunissement et investissements

À l’heure actuelle, SGP-Sinjab regroupe 56 acteurs du secteur du bâtiment répartis en quatre grands groupes (OLA construction, Sogcor, Injiaco, Grepco) et 13 bureaux d’études. Ils seront tous regroupés en cinq nouvelles entreprises publiques économiques (EPE) basées à Annaba, Alger, Oran, Ouargla et Béchar. Chacune de ces SPA (société par actions) couvrira plus spécifiquement une zone du territoire. Mohamed Yassine Hafiane est resté évasif quant à l’avenir de SGP Injab en tant qu’entité précisant que le directoire était « appelé à disparaître tôt ou tard mais que cette question n'[était] pas à l’ordre du jour », rapporte APS.

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Avec cette restructuration, l’Algérie entend booster la production publique annuelle et lui faire gagner 10 000 à 20 000 logements chaque année jusqu’à attendre un niveau de production annuel de 80 000 unités.

En plus de l’amélioration de la production (délais, qualité, coûts), ces nouvelles structures devront miser, selon Mohamed Yassine Hafiane, sur le renforcement des partenariats avec des entreprises étrangères. Bien qu’il reconnaisse que le bilan en la matière est jusque-là décevant il envisage d’en changer les modalités et de favoriser la signature d’accords avec des groupements d’entreprises.

Les projections de croissance pour 2014 et 2015 semblent conformes à ces nouvelles ambitions. De 4 600 logements construits en 2013, l’entreprise publique compte en réaliser 15 000 à 16 000 cette année et table sur une production annuelle de 24 000 unités en 2015.

En Algérie, le taux d’occupation est de 4,68 habitants par logement. Il est de 3,8 au Maroc et de 2,02 en France.

Ces cinq futures entités auront donc la responsabilité de réaliser à elles seules une part importante des 1,6 million de nouveaux logements prévus dans le programme quinquennal 2015-2019 lancé par le gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal.

Les besoins annuels de l’Algérie s’élèvent, selon les autorités publiques, à près de 250 000 logements par an alors que les capacités de production actuelles ne sont que de 80 000.

Comme le rappelait Jeune Afrique en avril dernier, ce déficit de construction se traduit par un taux d’occupation de 4,68 habitants par logement, alors que le parc immobilier est passé de 5,4 millions de logements en 2000 à plus de 8 millions fin 2013. À titre de comparaison le taux d’occupation est de 3,8 au Maroc et de 2,02 en France.

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