Tunisie : le déficit commercial s’est accru de 18 % en 2014
Le déficit commercial de la Tunisie a crû de 18 % à 7,68 milliards de dinars (4,48 milliards de dollars) au cours des sept premiers mois de 2014. Une dégradation liée à une hausse des importations (+3,8 %), conjuguée à une baisse des exportations (-1,8 %).
La hausse des importations tunisiennes (+3,8%), conjuguée à la baisse de ses exportations (-1,8%), a creusé le déficit commercial du pays sur la première moitié de l’année 2014. © Nicolas Fauqué/Imagesdetunisie.com
Publié le 13 août 2014 Lecture : 2 minutes.
Le déficit commercial de la Tunisie a atteint 7,68 milliards de dinars (4,48 milliards de dollars) au cours des sept premiers mois de 2014, soit 18 % de plus que les 6,5 milliards de dinars (3,77 milliards de dollars) enregistrés sur la même période en 2013, a fait savoir l’institut national de la statistique (INS) tunisien dans un communiqué publié sur son site.
Hausse des importations, baisse des exportations
Selon les informations communiquées par la Banque centrale tunisienne début août, le déficit extérieur courant du pays a atteint « 5,3 % du PIB au premier semestre 2014, contre 4,4 % sur la même période l’an passé « suite à la détérioration de la balance commerciale, principalement de ses composantes énergétique et alimentaires ».
Une détérioration que confirme et etaie les données de l’INS. Ainsi, les importations tunisiennes ont progressé de 3,8 % entre janvier et juillet 2014 pour atteindre 24 milliards de dinars, selon les données fournies par l’institution. Les segments d’activité majoritairement concernés sont le secteur énergétique (+13,6 %), les produits d’équipement (+2,3%), les matières premières et produits semi-finis (+2 %) et les produits de consommation courante non-alimentaire (+2,1%).
Cette hausse des importations s’est doublée d’une légère baisse des exportations du pays à 16,27 milliards de dinars, soit 1,8 % de moins que durant la même période l’an dernier. Parmi les produits et secteurs les plus affectés, on trouve les produits alimentaires et agricoles (-30,7 %), les phosphates et dérivés (- 6,9 %) et le secteur énergétique (-11,4 %).
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Incertitude
Ce creusement du déficit commercial de la Tunisie s’est produit simultanément à un net recul (- 30 %) des investissements industriels dans le pays depuis le début de l’année, et reflète d’une part la persistance de « facteurs de fragilité » dans l’économie tunisienne, pour reprendre la formule de la BCT, qui a d’ailleurs révisé le taux croissance de l’économie tunisienne à 2,8 % pour l’année 2014 et 3,5 % en 2015.
Ces mauvaises performances économiques sont également révélatrice et tributaires de l’incertitude politique dans laquelle le pays est plongé. La Tunisie est en effet dirigée depuis janvier par un gouvernement intérimaire – conduit par le technocrate Mehdi Jooma – chargé de préparer les élections présidentielles et législatives qui doivent se tenir cette année.
Pour autant, quelques branches d’activité enregistrent des évolutions plus encourageantes. Les exportations tunisiennes dans les industries mécaniques et électriques ont ainsi augmenté (+ 6,8 %). Idem pour les industries manufacturières diverses (+10 %) et celles du textile (+1,2 %). Les importations de produits agricoles et alimentaires ont quant à elles baissé de 5,7%.
Partenaires commerciaux
Il est intéressant de noter, toutefois, que l’Europe conforte son statut de partenaire commercial privilégié de la Tunisie. Sur les sept premiers mois de l’année, 54,7 % des importations de la Tunisie sont venues de l’Union européenne, tandis que le pays d’Afrique du Nord réalisait 74,1 % de ses exportations vers l’UE.
D’ailleurs l’Europe est l’une des rares régions où les exportations tunisiennes ont enregistré une hausse (légère, +1,9 %) : plus marquée en Grande-Bretagne (+17,3 %), en Allemagne (+14 %) et en France (+4,5 %). Une progression qui a contribué à contenir la chute des exportations vers les Pays-bas (-32,5 %) et l’Espagne (-28,3 %). Les exportations en direction des pays du Maghreb, moins importantes, augmentent en Algérie (+26,5 %) mais sont en retrait en Libye (-26,1 %) et au Maroc (- 5%).
