Législatives au Bénin : des manifestations de l’opposition dispersées à Cotonou
Des manifestations organisées jeudi à l’appel de plusieurs partis de l’opposition béninoise afin de protester contre leur exclusion des élections législatives prévues le 28 avril prochain ont été interdites et dispersées à Cotonou.
Législatives au Bénin sans l’opposition : les enjeux d’un scrutin inédit
Les Béninois sont appelés aux urnes, dimanche 28 avril, pour des législatives inédites dans le pays depuis l’instauration du multipartisme : aucune liste d’opposition ne participe à ce scrutin. Un « recul de la démocratie et de l’État de droit », pour l’opposition, accusée par la mouvance présidentielle de n’avoir « pas été à la hauteur des exigences des nouvelles lois ».
L’« appel à la résistance » annoncé par les leaders de l’opposition mercredi soir en conférence de presse a tourné court. Avant même le départ des rassemblements organisés jeudi à Cotonou, ceux-ci ont été dispersés dans la matinée par la police et l’armée, selon plusieurs témoins.
Le centre de la capitale économique était toujours quadrillée par d’importants détachements des forces de l’ordre lourdement armées. À l’intérieur du pays, d’autres manifestations ont pu avoir lieu, notamment dans les communes de Djakotomey et Klouékanmè (Centre), où quelques centaines de militants sont sortis dans les rues, ont déclaré des journalistes contactés sur place.
Les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), parti de l’ancien chef d’État Thomas Boni Yayi, Restaurer l’espoir (RE) et le Parti pour la libération du peuple (PLP) avaient appelé leurs supporters à manifester et « envahir » le siège de la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Début mars, la Cena avait estimé que seuls deux partis membres de la mouvance proche du président Patrice Talon avaient rempli les conditions requises par le nouveau code électoral – adopté l’an dernier et durcissant les règles régissant les partis politiques – pour pouvoir présenter des listes, excluant de facto toute l’opposition des législatives prévues le 28 avril.
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« Respecter scrupuleusement l’ordre constitutionnel »
L’ancien président Nicéphore Soglo a ainsi dénoncé une situation « ubuesque ». « Talon s’est trompé de pays et d’époque », a-t-il déclaré à la presse depuis son domicile.
Éric Houndété, vice-président du Parlement et un des leaders de l’opposition proche de Boni Yayi, a assuré que « sans l’opposition il n’y aura pas d’élections au Bénin ».
« Il n’y a pas de partis en lice pour cette élection, a-t-il expliqué. Chacun de nous sait que cette élection des députés n’aura pas lieu. Le Bénin ne permettra pas l’élection de 83 députés privés du chef de l’État. Nous userons de tous les moyens que la loi nous donne pour agir », a-t-il ajouté.
De son côté, le gouvernement a indiqué vouloir « respecter scrupuleusement l’ordre constitutionnel établi, ne permettre aucune violation des lois en vigueur, poursuivre le processus pour la tenue des élections à bonne date ».
Alors que Patrice Talon continue ses concertations, la session parlementaire ouverte le 18 mars pour trouver des solutions à la crise préélectorale s’est close lundi sur un constat d’échec.
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Législatives au Bénin sans l’opposition : les enjeux d’un scrutin inédit
Les Béninois sont appelés aux urnes, dimanche 28 avril, pour des législatives inédites dans le pays depuis l’instauration du multipartisme : aucune liste d’opposition ne participe à ce scrutin. Un « recul de la démocratie et de l’État de droit », pour l’opposition, accusée par la mouvance présidentielle de n’avoir « pas été à la hauteur des exigences des nouvelles lois ».
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