La deuxième banque malgache s’ouvre aux PME

Reprise par le groupe mauricien Ciel, associé à l’homme d’affaires Hassanein Hiridjee, la BNI Madagascar veut mieux répondre aux besoins des sociétés locales et développer les services par téléphone.

Cette agence d’Antananarivo arbore le nouveau logo de l’établissement. © Rijasolo/Riva Press pour JA

Cette agence d’Antananarivo arbore le nouveau logo de l’établissement. © Rijasolo/Riva Press pour JA

Publié le 26 août 2014 Lecture : 3 minutes.

L’épopée du Crédit agricole en Afrique vient de se terminer dans l’indifférence générale. Après avoir passionné les observateurs sur fond de présidentielle malgache au début des négociations, la revente de 51 % de sa dernière filiale africaine, BNI Madagascar, à Indian Ocean Financial Holdings Limited (IOFHL), s’est conclue sans un bruit au mois de juin.

Nouveau logo

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Depuis quelques jours, le siège social et les premières agences de BNI ont abandonné le vert dans leur logo traditionnel. À la place, un bleu pétrole, couleur qui rappelle le sigle du nouvel actionnaire de référence, le mauricien Ciel, partenaire de l’homme d’affaires malgache Hassanein Hiridjee au sein de IOFHL, un holding créé spécialement pour l’occasion.

C’est bien Ciel qui va assumer le contrôle de la deuxième banque de la Grande Île, derrière la Bank of Africa Madagascar. Le conglomérat mauricien, actif dans l’agro-industrie, les services financiers ou la santé, est actionnaire à 60 % d’IOFHL. Il possède donc 30,6 % de l’établissement malgache. Hassanein Hiridjee détient quant à lui les 40 % restants d’IOFHL, soit 20,4 % des parts de BNI, qui viennent s’ajouter aux 10 % qu’il possédait déjà. L’État conserve 32 % du capital.

Doper les rendements

Seul changement notable à ce stade, l’arrivée dès la vente conclue d’un nouveau directeur général, François Hoffman, en remplacement de Pascal Fall. Le choix de ce cadre issu du groupe Crédit agricole, passé notamment par le Gabon, indique la volonté des nouveaux actionnaires de piloter une transition en douceur. Selon les accords de cession, le reste de l’équipe dirigeante devrait demeurer stable pendant les deux prochaines années. Sur cette période, le Crédit agricole continuera en outre à épauler BNI, notamment dans la gestion de son système d’information.

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L’équipe dirigeante devrait rester stable pendant deux ans. La transition se fera en douceur.

Les changements devraient porter sur la stratégie de développement, mise entre parenthèses pendant le processus de cession, qui a duré plusieurs années. Si la santé financière de BNI n’est pas en doute (elle affiche une rentabilité sur fonds propres de plus de 25 % en 2013), le défi consiste à capter une part plus importante de l’économie malgache. D’autant que, depuis l’élection présidentielle de décembre 2013, les affaires reprennent. La Banque africaine de développement prévoit une croissance de 3,7 % cette année et de 5,4 % pour 2015.

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« Pour accompagner cette dynamique, nous avons conçu notre business plan autour de trois axes, explique Jean-Pierre Dalais, directeur exécutif de Ciel : les grandes entreprises, les particuliers et les PME. » C’est surtout sur ces dernières que le nouveau plan de développement entend mettre l’accent. Un segment plus risqué que les grands comptes, mais qui devrait doper les rendements.

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Synergies

BNI pourra compter sur un maillage territorial serré (32 agences dans 16 villes) ainsi que sur une équipe qui a su continuer à gagner de l’argent pendant les années de crise.

La banque mise aussi sur les synergies avec le groupe Hiridjee, propriétaire de Telma, un opérateur mobile qui contrôle un tiers du marché malgache. « Les connaissances de Ciel dans le domaine bancaire seront très complémentaires avec les activités du groupe Hiridjee, souligne M. Dalais, notamment dans les services financiers via téléphone mobile. »

Stimuler la concurrence

L’arrivée du groupe mauricien devrait relancer la concurrence dans un secteur bancaire très rentable pour les opérateurs historiques – une petite dizaine de banques pour plus de 22 millions d’habitants. « Ils ne sont pas tendres, décrypte un banquier français à propos du groupe Ciel, mais ce sont de très bons professionnels. » Avant de prévenir : « Hassanein Hiridjee est aussi un redoutable homme d’affaires. La réussite du projet reposera sur la bonne entente entre les deux partenaires. »

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