Des journalistes africains primés
Publié le 24 octobre 2005 Lecture : 1 minute.
« Coupage », un mot qui n’existe dans aucun dictionnaire de la langue française, mais dont l’usage, courant en République démocratique du Congo (RDC), a pourtant séduit l’un des membres de l’Académie française, le romancier Erik Orsenna. Au titre de président du Jury du prix Reportage RFI-Reporters sans frontières, dont la cinquième édition s’est déroulée le 11 octobre dernier au musée parisien Dapper, Orsenna a remis une mention spéciale à la jeune journaliste de la radio Okapi, Adia Tshipuku Mesol, pour son reportage sur le phénomène du « coupage » en RDC. Ce terme, qui désigne la somme d’argent que les journalistes extorquent à leurs sources avant de diffuser l’information, contre toute déontologie, n’est malheureusement pas l’apanage de la RDC…
Le Béninois Akotchayé Koba Eric Otchoun, de la radio Planète, a reçu le prix Jean-Hélène pour son reportage « Les grogneurs professionnels », qui relate les appels des auditeurs béninois, dont les émissions de libre antenne permettent aux citoyens d’interpeller leurs dirigeants et d’exprimer leur grogne. En presse écrite, l’article du Malien Bréhima Touré, « Crépissage de la mosquée de Djenné », paru dans L’Essor (Mali), a séduit le jury en décrivant avec moult rappels historiques et anecdotes l’entretien annuel du « plus grand édifice en banco du monde ».
Enfin, le prix du dessin de presse a été remis au caricaturiste du journal satirique Pili Pili, Alain Kojélé Makani (RDC), pour « l’Europe à tout prix ». Son dessin montre des hordes d’Africains tentant de rejoindre à tout prix l’Europe, en bus, bateau, et même à la nage… Ils sont « cueillis » par les filets européens. Paru en mai 2005, ce dessin est décidément bien d’actualité.
