RDC : depuis Washington, Félix Tshisekedi dénonce « le système dictatorial qui était en place »
Le président congolais Félix Tshisekedi, en visite à Washington, a affirmé jeudi vouloir « déboulonner le système dictatorial qui était en place », n’épargnant pas son prédécesseur Joseph Kabila.
Pas sûr que Joseph Kabila ait apprécié la sortie. Depuis Washington où il est actuellement en visite, Félix Tshisekedi a estimé avoir hérité d’un pays « au bord du gouffre » lorsqu’il a remporté la présidentielle fin 2018, affirmant que son élection avait permis l’avènement d’un « équilibre ».
« C’est pour ça que je suis ici. Pour demander au partenaire traditionnel de la République démocratique du Congo que sont les États-Unis de nous accompagner afin que cet équilibre qui aujourd’hui est fragile se solidifie », a-t-il dit lors d’une conférence organisée par le cercle de réflexion Council on Foreign Relations.
Rencontre avec Christine Lagarde
« Sans un appui sérieux et puissant », « nous aurons plus de difficultés à nous en sortir », a-t-il ajouté, avant d’affirmer vouloir « déboulonner le système dictatorial qui était en place » en combattant « la corruption, la gabegie, la mauvaise gouvernance » et « les arrestations arbitraires ».
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Pour lui, les États-Unis sont « le partenaire idéal » pour contribuer aux réformes de l’armée et de l’administration, afin de pouvoir ensuite attirer les investisseurs. Évoquant les « potentialités » de la RDC, il a aussi invité les acteurs économiques américains à s’intéresser à ses « minerais stratégiques ».
Félix Tshisekedi a entamé mercredi 3 avril une visite aux États-Unis. Selon les informations de Jeune Afrique, il doit s’entretenir ce vendredi 5 avril avec Christine Lagarde, la patronne du Fonds monétaire international. Il doit ensuite rencontrer samedi la cheffe par intérim de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva.
Critiques des sanctions américaines
Félix Tshisekedi a également critiqué les sanctions américaines qui avaient suivi son élection. Washington avait notamment sanctionné Corneille Nangaa, président de la commission électorale congolaise, et deux de ses proches, accusés de « détournements de fonds » et d’avoir « sapé le processus démocratique ». « Cela risque de fragiliser notre équilibre actuel et nous n’en avons pas besoin », a-t-il estimé.
Félix Tshisekedi a été reçu mercredi par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a apporté son « soutien » à son « programme de changement ». Alors qu’une rencontre avec Donald Tump n’est toujours pas à l’ordre du jour, le président congolais doit rencontrer vendredi John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
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