Cherche repreneurs désespérément

Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements se tourne vers les patrons et hommes d’affaires français.

Publié le 24 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

L’Algérie veut privatiser, et vite ! Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, n’a cessé de répéter ce message lors d’une tournée dans plusieurs villes européennes dont Paris. Les 10 et 11 octobre, face à des membres du gouvernement français, notamment Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce extérieur, et François Loos, ministre délégué à l’Industrie, et des entrepreneurs et hommes d’affaires français, Abdelhamid Temmar a réaffirmé la détermination des autorités algériennes à accélérer le processus de privatisation des entreprises publiques. Il ne s’agit plus de discuter la faisabilité de la privatisation de telle ou telle entreprise, a affirmé le ministre, mais de chercher la meilleure manière de le faire de façon à « sauvegarder le tissu industriel et engranger les bénéfices en matière d’emplois, de commerce extérieur, d’intégration de l’économie nationale ».
Accompagné d’une quinzaine de responsables des Sociétés de gestion des participations de l’État (SGP), la délégation algérienne a multiplié les appels du pied en direction du patronat français. « L’Algérie dispose d’un tissu industriel important et sans pareil dans la région, a plaidé le ministre. Nous voulons le sauver. » Les arguments en faveur d’un accroissement des investissements étrangers ne manquent pas. Relativement stabilisé sur le plan sécuritaire et fort de recettes pétrolières considérables – 50 milliards de dollars en 2005 -, le pays est devenu extrêmement attractif. Seulement voilà, faute de réformes efficaces et fiables, et en l’absence d’une politique économique claire, le gouvernement peine à vaincre les réticences régulièrement exprimées par les hommes d’affaires. Le poids d’une bureaucratie tatillonne, le monopole exercé par l’État sur les banques publiques, l’absence d’une réglementation dans le domaine du foncier et la prolifération de l’économie informelle sont autant d’écueils rédhibitoires.
Aujourd’hui, près de trois mille entreprises (représentant divers secteurs, notamment ceux de la mécanique, de l’électromécanique, de la chimie et de la pharmacie) enregistrent un taux de productivité faible. Confrontées à une éventuelle concurrence des sociétés étrangères, la quasi-totalité de ces entreprises est vouée à la mort faute d’un redressement rapide. Conséquence : le gouvernement est en quête de partenaires ou de repreneurs, de quelque forme qu’ils fussent, avant qu’il ne soit trop tard.
Au cours du deuxième trimestre de l’année 2004, le Premier ministre avait fait une offre de privatisation de quelque 1 230 unités industrielles relevant du secteur public. En dépit d’une vaste campagne de vulgarisation, l’opération n’a pas soulevé beaucoup d’enthousiasme chez les opérateurs économiques nationaux et étrangers. Seulement deux cents entreprises ont trouvé acquéreur durant les six derniers mois, a indiqué Abdelhamid Temmar, non sans avouer que le programme de privatisation a connu un ralentissement certain jusqu’en 2004. Or le temps presse : l’entrée en vigueur, le 1er septembre, de l’accord d’association avec l’Union européenne ainsi que l’adhésion future du pays à l’Organisation mondiale du commerce mettent les autorités du pays dans l’obligation de parachever rapidement les réformes économiques engagées depuis une quinzaine d’années.

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