Libye : le maréchal Haftar continue d’avancer vers Tripoli malgré les appels au calme

Les forces du maréchal Haftar, ordonnées « d’avancer et d’entrer » dans Tripoli, se trouvent désormais à 17 kilomètres de la capitale libyenne. Plusieurs membres du Conseil présidentiel du gouvernement de Tripoli auraient quitté la capitale. Une réunion d’urgence devrait se tenir ce vendredi.

Le maréchal Khalifa Haftar à Al Marj, au nord-est de Benghazi, en Libye, le 22 mars 2017. © Mohammed El-Sheikhy/AP/SIPA

Le maréchal Khalifa Haftar à Al Marj, au nord-est de Benghazi, en Libye, le 22 mars 2017. © Mohammed El-Sheikhy/AP/SIPA

DSC_4979 copie Arianna Poletti

Publié le 5 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

La tension reste élevée en Libye. Avec l’avancée du maréchal Khalifa Haftar vers la ville de Tripoli, le spectre d’une nouvelle guerre civile resurgit. Après les affrontements de la soirée du 3 avril, des combats entre des brigades pro-Haftar et les forces du gouvernement d’entente nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj ont à nouveau eu lieu ce jeudi soir à 30 kilomètres de la ville, selon les médias locaux. Les navires de la marine libyenne dirigés par le commandement général de Haftar auraient rejoint dans la matinée une base navale à 17 kilomètres seulement de la capitale.

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Entre-temps, la contre-offensive de Tripoli s’organise. Le GNA lance l’opération militaire « Wadi al Dum 2 ». Dans la soirée, l’aviation libyenne fidèle au GNA aurait frappé le convoi militaire de Haftar. Avant l’aube de vendredi, des combattants fidèles au maréchal Khalifa Haftar ont été repoussés d’un barrage de sécurité à 27 km à l’ouest de Tripoli par une milice de la ville voisine de Zawiya, proche du gouvernement de Tripoli. Selon la chaîne libyenne Libya Al-Ahrar, « une centaine de soldats appartenant à une brigade fidèle à Haftar ont été capturés par l’armée de Tripoli avec leurs équipements et leurs armes » à la suite de cette embuscade.

Selon les médias locaux, plusieurs membres du Conseil présidentiel du GNA auraient quitté la Libye pour atteindre Tunis et Istanbul dans la matinée de ce vendredi. Parmi eux, le président de la National Oil Corporation (NOC), Mustafa Sanalla.

Les appels de la communauté internationale ignorés

Dans la soirée de jeudi, un communiqué conjoint a été diffusé par la France, les Émirats arabes unis, les États-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni pour s’opposer « à toute action militaire en Libye » et demander « des comptes à toute faction libyenne attisant la guerre civile ». « À ce moment délicat de la transition libyenne, des attitudes militaristes et des menaces d’actions unilatérales ne peuvent que plonger à nouveau la Libye dans le chaos. Nous sommes fermement convaincus qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit libyen », ont-ils ajouté.

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Le Royaume-Uni a ensuite demandé une réunion d’urgence sur la Libye, qui a été convoquée pour ce vendredi à 19 heures GTM, avec le but de « faire baisser immédiatement les tensions ». Le secrétaire générale des Nation unies António Guterres, atterri à Tripoli ce jeudi, a annoncé sur Twitter être parti pour Tobrouk et Benghazi pour « éviter une confrontation militaire », en appelant à une solution politique. Moscou a également réagi : le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, « espère que la Libye évitera un autre bain de sang » et nie soutenir Khalifa Haftar.

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