Cameroun : le gouvernement interdit les manifestations de soutien à Maurice Kamto
Le gouvernement camerounais a annoncé vendredi l’interdiction des manifestations prévues par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Une mesure qui survient le lendemain de la décision des avocats de l’opposant de saisir l’ONU pour incarcération « arbitraire ».
« Les manifestations programmées par le MRC les 6 et 13 avril 2019 sont interdites », a annoncé vendredi 5 avril le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji. « Les instigateurs et les contrevenants, quels qu’ils soient, se heurteront à la rigueur de la loi », a menacé le ministre, qui accuse le MRC d’être dans une « logique de provocation et de planification de l’insurrection au Cameroun ».
Il reproche au parti d’opposition d’avoir « programmé et exécuté le saccage des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin par des groupuscules à sa solde ». Une accusation fermement démentie par le MRC. Les autorités font allusion aux attaques menées par des manifestants contre plusieurs ambassades du Cameroun en Europe. Elles ont également menacé d’appliquer au MRC « la loi » qui lui donne le pouvoir de suspendre ou d’interdire un parti politique.
Saisine de l’ONU
Début avril, le MRC avait annoncé qu’il entendait organiser des manifestations publiques pour exiger la libération immédiate de son président Maurice Kamto, incarcéré depuis plus de deux mois. La formation entendait également dénoncer « la modification sélective du code électoral » et la mauvaise gestion des fonds dédiés à la construction des stades de la Coupe d’Afrique des nations 2019, qui devait être accueillie par le Cameroun avant d’être finalement attribuée à l’Égypte.
Ancien ministre délégué à la Justice, Maurice Kamto a été arrêté le 26 janvier dernier, avec environ 150 manifestants, à la suite d’une marche pacifique contre la réélection du président sortant Paul Biya. Les avocats de Kamto ont saisi l’ONU jeudi concernant l’incarcération « arbitraire » de leur client et des autres opposants incarcérés, et demandé leur libération « immédiate ».
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