[Édito] Comment l’Algérie a « perdu » l’Afrique
D’une diplomatie de combat à un certain repli sur soi, d’un exemple de lutte pour l’indépendance à l’obsession de la reconnaissance du Sahara occidental, l’Algérie s’est peu à peu « désafricanisée ». Si le risque de propagation révolutionnaire est faible, le pays n’en inquiète pas moins le reste du continent.
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 7 avril 2019 Lecture : 6 minutes.
Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie
Confronté à une mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika a annoncé mardi 2 avril sa démission de la présidence de la République. Retour sur ces six semaines qui ont ébranlé l’Algérie et mis un terme à un régime en place depuis vingt ans.
Les foules ferventes et militantes qui ont envahi les rues des villes d’Algérie et changé le cours de leur propre histoire feront-elles des émules ailleurs sur le continent ? Ou ce tremblement de terre restera-t-il un phénomène localisé, plus encore que ne le furent les « printemps arabes » – lesquels, comme on le sait, n’eurent pratiquement aucun effet en Afrique subsaharienne, là où cette saison n’existe pas ?
>>> À LIRE – Algérie : histoire secrète de la révolution qui a renversé le président Bouteflika
Même si le spectacle de ces centaines de milliers d’Algériens manifestant leur rejet du « mandat de trop » et poussant vers la sortie un président malade ne peut que trouver un écho favorable dans les pays où une partie de l’opinion et de la société civile s’estime confrontée à une situation similaire (chef d’État trop âgé, paralysie institutionnelle, arrogance du pouvoir, atonie de la vie politique…), le risque de contagion espérée ou redoutée est à la mesure de l’image projetée par l’Algérie au sud du Sahara : brouillée et ambivalente.
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