RDC : Henri-Thomas Lokondo, un électron libre du FCC candidat au perchoir

Henri-Thomas Lokondo Yoka, député de Front commun pour le Congo, a présenté dimanche sa candidature au perchoir de l’Assemblée nationale. Le député met ainsi fin au « ticket unique » conduit par Jeannine Mabunda Lioko, qui avait été choisie par l’ancien président et « autorité morale » du FCC, Joseph Kabila.

Le palais du peuple à Kinshasa, qui abrite le Parlement congolais. © Wikimedia/CC

Le palais du peuple à Kinshasa, qui abrite le Parlement congolais. © Wikimedia/CC

Publié le 8 avril 2019 Lecture : 3 minutes.

Il n’y aura pas de candidature unique pour la coalition FCC-Cach à la tête de l’Assemblée nationale. Henri-Thomas Lokondo Yoka, vice-président du regroupement politique Palu et Alliés, membre du Front commun pour le Congo (FCC), a annoncé dimanche se présenter pour obtenir ce poste. « Ma candidature est portée par plusieurs collègues députés », affirme-t-il à Jeune Afrique, sans préciser le nombre de parlementaires qu’il compte parmi ses soutiens.

S’il se présente en tant qu’indépendant, sa candidature met fin de facto à la candidature unique présentée vendredi par la coalition regroupant le FCC et Cach (Cap pour le changement, la coalition de Félix Tshisekedi) en la personne de Jeannine Mabunda Lioko.

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Henri-Thomas Lokondo espère s’appuyer sur les frustrations nées de la désignation surprise de Jeannine Mabunda par l’« autorité morale » du FCC, Joseph Kabila, jusque dans les rangs de son parti.

 S’il n’y a pas de pression sur les députés, de mot d’ordre de vote ou d’argent distribué, je peux passer

Le poste de président du bureau de l’Assemblée nationale était notamment convoité par Aubin Minaku et Évariste Boshab, tous deux anciens présidents de la chambre basse du Parlement, ainsi que par Néhémie Mwilanya Wilondja, coordonnateur du FCC et ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila.

Henri-Thomas Lokondo affirme par ailleurs pouvoir compter sur les voix des députés des partis membres de la coalition Lamuka, qui avait été constituée autour de la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle. « S’il n’y a pas de pression sur les députés, de mot d’ordre de vote ou d’argent distribué, je peux passer », affirme Henri-Thomas Lokondo.

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À contre-pied de sa famille politique

Au sein du FCC, on s’emploie cependant à relativiser ce qui pourrait apparaître comme un signe de tensions internes, tant Henri-Thomas Lokondo – qui fut vice-ministre des Affaires étrangères et vice-ministre des Travaux publics sous Mobutu – fait figure d’électron libre au sein de l’ancienne majorité présidentielle. « Nous connaissons l’homme et nous savons qu’il a toujours joué ainsi », commente sobrement un porte-parole du FCC.

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De fait, lors des débats à l’Assemblée comme dans ses initiatives parlementaires et prises de position politiques, celui qui en est à son second mandat de député n’a jamais caché son désaccord avec la hiérarchie de sa famille politique, qu’il n’a eu de cesse de prendre à contre-pied. En novembre 2017, Lokondo n’avait ainsi pas hésité à exiger la démission du Premier ministre Bruno Tshibala, lui reprochant de n’avoir pas respecté les délais relatifs au dépôt du budget devant l’Assemblée nationale. Au point d’engager une procédure de motion de censure à l’encontre du Premier ministre de Joseph Kabila.

Allié de Martin Fayulu à la présidentielle

Surtout, après la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary comme dauphin de Joseph Kabila, il avait clairement pris ses distances avec le FCC, dont son parti, le Palu et Alliés, est toujours membre. Au cours du dernier mois de la campagne présidentielle, il avait même pris fait et cause pour Martin Fayulu, rejoignant officiellement la coalition Lamuka et apparaissant sur scène lors de meetings de soutien à Fayulu.

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La date pour la tenue de l’élection des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale sera fixée dans les prochaines heures. La coalition FCC-Cach a présenté un « ticket commun », conduit par Jeannine Mabunda Lioko et s’octroyant six des sept sièges que compte le bureau définitif. Seul le poste de rapporteur adjoint a été réservé aux regroupements politiques membres de la coalition Lamuka, qui ont déclaré leur appartenance à l’opposition.

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