Comores : l’opposant Soilihi Mohamed remis en liberté

La justice comorienne a remis en liberté lundi une des principales voix de l’opposition, le colonel Soilihi Mohamed, arrêté pour avoir refusé de reconnaître la réélection contestée du président Azali Assoumani, a-t-on appris auprès de son entourage.

Mohamed Soilihi, candidat indépendant à la présidentielle du 24 mars aux Comores. © YouTube/Capture écran/Mediapac Comores

Mohamed Soilihi, candidat indépendant à la présidentielle du 24 mars aux Comores. © YouTube/Capture écran/Mediapac Comores

Publié le 8 avril 2019 Lecture : 1 minute.

L’officier à la retraite, plus connu dans l’archipel de l’océan Indien sous son surnom de « Campagnard », a été discrètement élargi après avoir été présenté à un juge du tribunal de la capitale Moroni, a-t-on confirmé de mêmes sources. Ces sources n’ont pu immédiatement préciser s’il avait été formellement inculpé par le magistrat. Soilihi Mohamed n’a fait aucun commentaire à sa libération.

Chef de l’État de 1999 à 2006, réélu en 2016, le colonel Azali, ancien putschiste, a été réélu après avoir remporté le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars avec 59,09% des voix.

>>> À LIRE – Présidentielle aux Comores – Mohamed Soilihi, indépendant : « Les Comoriens ont soif d’une vraie alternance »

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L’opposition refuse de reconnaître sa victoire en arguant de fraudes massives, largement confirmées par la société civile comorienne et les observateurs internationaux.

« Gouvernement parallèle »

Arrivé quatrième du scrutin, « Campagnard », un ancien chef d’état-major de l’armée comorienne très respecté, a été arrêté le 28 mars juste après avoir annoncé qu’il prenait la tête d’un « comité national de transition » qui exige un nouveau scrutin. Il était entendu depuis par les gendarmes de Moroni.

Dénonçant « une tromperie, une mascarade, une honte », « Campagnard » avait annoncé que l’opposition entrait en « résistance » et appelé la population à « désobéir civilement » si le vote n’était pas annulé d’ici au 3 avril. L’ancien chef d’état-major de l’armée est accusé d’avoir voulu « mettre en place un gouvernement parallèle », selon une source gouvernementale.

Samedi, un des magistrats de la Cour de sûreté de l’Etat a annoncé à la presse que l’officier à la retraite et au moins huit autres personnes actuellement en garde à vue seraient poursuivies pour avoir tenté de « déstabiliser l’Etat ».

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Depuis des mois, l’opposition dénonce la « dictature » de M. Azali. Elle lui reproche notamment d’avoir dissous la Cour constitutionnelle, modifié la Constitution dans un sens qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029 et ordonné l’arrestation de dizaines de ses membres.

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