Remaniement au Sénégal : Mouhammadou Makhtar Cissé, de la Senelec au ministère du Pétrole
Après avoir fait ses preuves à la tête de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé hérite du très stratégique ministère sénégalais du Pétrole et de l’Énergie.
Alors que le Sénégal s’apprête à produire, dans les toutes prochaines années, ses premiers mètres cubes de gaz et ses premiers barils de pétrole, c’est Mouhamadou Makhtar Cissé qui gérait depuis quatre ans l’énergéticien public Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui a été choisi pour prendre la direction du stratégique ministère du Pétrole et de l’Énergie.
Arrivé à la Senelec en juillet 2015, l’ancien enfant de troupe formé au prestigieux Prytanée militaire Charles-N’Tchoréré de Saint-Louis, où il obtient un baccalauréat littéraire, a réussi à redresser cette entreprise en quasi banqueroute, il y a quelques années.
En 2016, elle indiquait 30 milliards de F CFA de bénéfices, contre 12 milliards en 2015. Sous sa houlette et à la faveur d’importants investissements publics en partenariat avec les producteurs d’énergie indépendants dans le solaire et le thermique, le sous-secteur de l’énergie a enregistré des avancées notoires en matière de modernisation des infrastructures, de fourniture électrique, d’introduction d’énergies propres dans le mix énergétique, etc.
Homme de confiance du président
Les capacités nationales de production ont ainsi atteint 1 130 MW en 2017, contre 573 MW en 2012. Avec pas moins de quatre centrales solaires aujourd’hui mises en service, l’un des principaux objectifs contenus dans le Plan d’actions prioritaires (PAP) 2016-2020, également dénommé Plan Yeessal 2020 (« réhabilitation », en wolof), élaboré par Mouhamadou Makhtar Cissé et son équipe est de parvenir à réduire à 8 % la part des produits pétroliers dans le mix énergétique national.
>>> À LIRE : Le Sénégal donne du souffle à son mix énergétique
Ce plan dont le financement est estimé à plusieurs centaines de milliards de francs CFA, cible l’extension de la couverture réseau du pays et la baisse des tarifs d’électricité.
Le technocrate quinquagénaire, natif de Dagana, dans la région de Saint-Louis, sera ainsi aux commandes de l’un des postes les plus importants du nouveau gouvernement de Macky II. Il est d’ailleurs réputé être un des hommes de confiance du président, dont il a brièvement dirigé le cabinet.
Premier de classe
S’il connaît bien le secteur de l’énergie, le pilotage des dossiers liés au pétrole et au gaz, sera, par contre, nouveau pour lui. « Il ne tardera guère à trouver ses marques, c’est un homme de dossiers », confie un de ses proches à Jeune Afrique.
Formé à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, où il obtient un diplôme en droit des affaires, Cissé a enfilé pendant un moment la robe d’avocat avant d’entrer à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam, aujourd’hui ENA), où est formée l’élite de l’administration sénégalaise.
Au bout de deux ans, il obtient le diplôme d’inspecteur des douanes, major de sa promotion. Il gravit un à un les échelons de cette administration jusqu’à en devenir le directeur général pendant trois ans (entre 2010 et 2013). En juillet 2013, il entre au gouvernement en tant que ministre délégué chargé du Budget dans le gouvernement d’Aminata Touré. Il a également servi pendant huit ans la très respectée Inspection générale d’État (IGE), un organisme de contrôle logé à la présidence de la République et qu’il a intégré sur concours en 2002 – et dont il est arrivé premier.
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