L’UEMOA désormais la première source de revenus d’Ecobank
L’Afrique de l’Ouest francophone a engrangé un peu moins de 30% du chiffre d’affaires du groupe panafricain en 2018, dépassant ainsi le Nigeria comme premier pôle de revenus d’Ecobank.
En 2018, les revenus d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) ont stagné (-0,3%) autour de 1,825 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros). Un volume d’activité dû aux performances contrastées des activités génératrices d’intérêts (prêts consommateurs et commerciaux notamment) qui ont baissé de -5% à 930 millions de dollars, et à la hausse des commissions et frais perçus (gestion de trésorerie et cartes de paiement, entre autres), qui ont crû de +5% à 895 millions de dollars.
Malgré le léger recul de ses revenus, le groupe dirigé depuis septembre 2015 par le Nigérian Ade Ayeyemi a connu une très nette amélioration de sa gestion opérationnelle. Son bénéfice avant impôts a progressé de moitié à 436 millions de dollars, pour un résultat net de 328 millions de dollars. En progression de 44% l’an dernier, le bénéfice du groupe Ecobank atteint son plus haut niveau depuis 2014. « Notre coût du risque de 2,4% constitue une amélioration par rapport à 2017 et démontre les progrès que nous avons réalisés en matière de qualité du crédit et d’amélioration des processus de contrôle interne », s’est réjoui Ade Ayeyemi dans un communiqué.
>>> À LIRE – Ade Ayeyemi, directeur général d’Ecobank : « Nous n’avons peur de personne »
Deuxième année bénéficiaire d’affilée
Plus important, ETI boucle sa deuxième année bénéficiaire d’affilée, après des performances en dents-de-scie depuis 2014, entre années déficitaires et rebonds, induits principalement par les difficultés macroéconomiques et le stock de dettes en souffrances accumulées dans la première économie du continent.
« Dans les régions francophones et anglophones de l’Afrique de l’Ouest, nous avons apporté une croissance durable et de la valeur aux actionnaires. Au Nigeria, en Afrique centrale, orientale et australe, nous sommes stimulés par les progrès qui sont réalisés. Nos activités ont continué à servir nos clients avec diligence et détermination, et toutes ont enregistré une croissance des bénéfices en 2018, la banque commerciale ayant inversé la perte avant impôts enregistrée en 2017 », s’est félicité Ade Ayeyemi.
Baisse du chiffre d’affaires nigérian
De fait, l’année 2018 a marqué le basculement du leadership du groupe entre le Nigeria et les pays de la zone Uemoa. Après plusieurs années de recul, le chiffre d’affaires enregistré au Nigeria est finalement passé, pour la première fois de la décennie, en dessous de celui engrangé dans la zone Uemoa. Il a chuté l’an dernier de 20% au Nigeria à 444 millions de dollars, mais son bénéfice s’améliore d’un tiers à 90 millions de dollars.
Le chiffre d’affaires nigérian frôlait le milliard de dollars en 2014. Tandis que dans la zone Uemoa, il a crû de 7% à 511 millions de dollars, pour un bénéfice en hausse d’un quart à 151 millions de dollars. Suivent la zone AWA (Ghana, Guinée, Liberia, Sierra Leone et Gambie), avec 393 millions de dollars de revenus (+11%) et 103 millions de dollars de bénéfice (+45%). L’Afrique centrale, orientale et australe (CESA) engrange 450 millions de dollars de revenus (+14%) pour un bénéfice de 108 millions de dollars, qui a quasiment triplé.
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