Algérie : « Ahmed Ouyahia ne peut pas être le candidat du RND, il est mort politiquement »

Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième parti du pays au Parlement et membre de l’alliance présidentielle, est en plein déchirement. Belkacem Mellah, l’un des opposants de longue date au secrétaire général et ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, propose d’organiser un congrès extraordinaire pour désigner le successeur de ce dernier. Entretien.

Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre algérien. © Magharebia/CC/Flickr

Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre algérien. © Magharebia/CC/Flickr

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Publié le 9 avril 2019 Lecture : 5 minutes.

Entre Ahmed Ouyahia et Seddik Chibab, le divorce est consommé. Lundi 8 avril, le porte-parole du parti a été démis de ses fonctions par le bureau national. Par voie de communiqué, il s’est également vu retirer son poste de secrétaire général du bureau de la wilaya d’Alger, et sa participation au secrétariat général a été suspendue.

Une sanction qui fait suite, selon le texte, aux « agissements insurrectionnels » de l’intéressé au niveau des structures du parti de la wilaya d’Alger, et à ses « déclarations contraires aux positions du parti ». En effet, la veille, à l’issue d’une réunion qu’il présidait, des militants de la section RND d’Alger ont exigé le départ « immédiat » d’Ahmed Ouyahia, secrétaire général de la formation depuis dix-sept ans – à l’exception d’une période de disgrâce entre 2012 et 2015.

>>> À LIRE – Algérie : « Seddik Chihab n’a fait que répercuter un débat en cours au sein du RND »

Ne reconnaissant plus l’autorité de l’ex-chef de gouvernement, le même groupe annonçait l’exclusion de ce dernier de la section algéroise, et lançait un appel à tous les adhérents pour s’inscrire dans « le processus de redressement » du RND et que la formation s’adapte aux « aspirations et aux espoirs de ses cadres et militants ».

En parallèle de ce duel, un autre mouvement de contestation est mené par Belkacem Mellah. Membre fondateur et candidat contre Ouyahia en 2016 pour la présidence du parti, il veut lui aussi renouveler les structures du RND afin de préparer au mieux les prochaines élections présidentielle et législatives. Il explique à Jeune Afrique les raisons de la contestation.

Jeune Afrique : Vous êtes à la tête d’un mouvement de dissidence au sein du RND. Quelles sont vos revendications ?

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Belkacem Mellah : Nous ne sommes ni avec Seddik Chihab, ni avec Ahmed Ouyahia. Pour nous, le départ du secrétaire général doit se faire avec toute son équipe.

Je ne suis pas le seul à vouloir ce changement : il est appuyé par plus de 600 militants et 156 membres du conseil national, originaires de 36 wilayas sur les 48 que compte le pays

Nous demandons la tenue d’un congrès extraordinaire pour assurer la régénérescence du parti. Je ne suis pas le seul à vouloir ce changement : il est appuyé par plus de 600 militants et 156 membres du conseil national, originaires de 36 wilayas sur les 48 que compte le pays. Lors de ce congrès, nous allons élire un nouveau secrétaire général et un nouveau bureau politique.

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