Le Ghana cherche 750 millions de dollars
La volonté avait été exprimée par l’État ouest-africain au début de l’année. L’opération est cette fois entrée dans sa phase définitive. Le Ghana lance officiellement son premier emprunt sur les marchés internationaux. Les responsables économiques et financiers du pays ont débuté mi-septembre une tournée des principales places financières américaines et européennes, dans le but d’intéresser les investisseurs à une opération qui pourrait atteindre 750 millions de dollars sur cinq à dix ans. Assistés des organisateurs financiers de l’émission (dont Citigroup et UBS), ils doivent ainsi se rendre à New York, Londres et Francfort.
Fitch Ratings et Standard & Poor’s ont tous les deux noté cette émission, lui attribuant un B+, en ligne avec la notation internationale du pays. « Le Ghana devient le premier pays ayant achevé le programme PPTE [pays pauvres très endettés] candidat à l’accès aux marchés de capitaux internationaux », explique Fitch Ratings. Cette levée de fonds (dont le montant pourra évoluer en fonction de l’intérêt des investisseurs) permettra de financer un programme d’infrastructures dans l’énergie, les routes, les télécommunications et le logement. La construction du barrage géant de Bui Dam devrait notamment bénéficier de l’opération. Ce projet hydroélectrique, troisième par la taille en Afrique de l’Ouest, pourrait couvrir 10 % des besoins en électricité à l’horizon 2011. L’un des tout premiers pays à avoir sollicité une notation internationale, en septembre 2003, le Ghana sort de longues années de surendettement. Avec 6 % de croissance prévue en 2007 et une forte réduction de sa dette au cours des dernières années, il se positionne comme un relatif modèle au sud du Sahara. Mais il souffre « d’une base économique réduite, d’un niveau de développement faible et d’une aggravation de sa balance courante », explique Standard & Poor’s.
D’autres pays africains vont suivre avec attention le déroulement de l’opération : parmi eux, le Kenya, le Botswana ou la Zambie. Le Sénégal y sera également attentif, alors qu’il essaye d’attirer des fonds dans le cadre d’une émission de 75 milliards de F CFA (114 millions d’euros) sur la BRVM, qui doit s’achever le 11 octobre. Les pays africains habitués des marchés internationaux sont encore peu nombreux : parmi eux, l’Afrique du Sud mais aussi la Tunisie ou le Maroc. En juin, ce dernier a levé sans grandes difficultés 500 millions d’euros auprès d’environ soixante-dix investisseurs européens, américains et du Golfe. En septembre 2006, les Seychelles avaient été le premier pays africain subsaharien – hors Afrique du Sud – à émettre un emprunt obligataire international. D’un montant de 200 millions de dollars, il avait été largement sur-souscrit. Aujourd’hui, la crise financière liée au marché immobilier américain, qui a réduit les liquidités disponibles, pourrait jouer défavorablement pour le Ghana.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?