Reportage TV jugé diffamatoire : Bolloré débouté en appel
Ce 9 avril, la cour d’appel de Versailles a débouté Vincent Bolloré de sa demande d’indemnisation, réclamée à France Télévisions suite à un reportage diffusé en 2016 qui évoquait notamment les conditions d’attribution de concession portuaire de Kribi, en 2015.
En février, le journaliste Tristan Waleckx était venu défendre devant la cour d’appel de Versailles, près de Paris, son portrait-enquête intitulé « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? », dont neuf séquences étaient ciblées par les plaignants.
Couronné en 2017 du prestigieux prix Albert-Londres, ce reportage retrace le parcours de l’industriel français, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne (ouest) à la construction de son empire, en passant par la reprise en main de la télévision Canal+ et sa présence en Afrique.
« Je suis évidemment très soulagé, a réagi le journaliste auprès de l’AFP. En moins d’un an, Bolloré a été débouté quatre fois par des tribunaux français, tous expliquant qu’il n’y a pas de problème avec notre reportage ». »Ces procédures multiples sont très chronophages et j’espère qu’il va arrêter de s’acharner », a-t-il ajouté.
Pourvoi en cassation annoncé
En première instance en juin 2018, le reporter et son employeur avaient été relaxés par le tribunal correctionnel de Nanterre, près de Paris. Le magnat breton, Bolloré SA et Bolloré Africa Logistics avaient cependant fait appel, réclamant chacun 150.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice d’image.
>>> À LIRE – Affaire Bolloré : la carte des 7 litiges portuaires du groupe français en Afrique
Dans ce documentaire étaient mises en cause plusieurs séquences consacrées aux activités de la Socapalm, société qui produit de l’huile de palme au Cameroun et dont Bolloré est actionnaire. Le reportage évoquait également les conditions d’attribution de la concession portuaire de Kribi, en 2015, le journaliste posant la question d’éventuels « passe-droits » ayant profité à Vincent Bolloré.
L’avocat des parties civiles Olivier Baratelli a indiqué à l’AFP que ses clients allaient se pourvoir en cassation, notant « avec satisfaction » que ceux-ci « n’avaient plus de frais pour procédure abusive à payer » comme c’était le cas en première instance.
« Ce qui démontre que la cour d’appel offre le droit à Bolloré comme à tout citoyen de critiquer des propos qu’il trouve diffamatoires », selon lui.
Le groupe Bolloré a récemment été condamné par la cour d’appel de Paris pour « procédure abusive » face à France Télévisions dans une procédure concernant le même reportage. Il réclamait 50 millions d’euros pour « dénigrement ». Une troisième procédure en diffamation est également en cours au Cameroun.
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