Cameroun : jugé en appel, Maurice Kamto reste en prison

17 militants ont été arrêtés devant le palais de justice de Yaoundé, à l’intérieur duquel a été rendu, ce 9 avril, le verdict du recours en appel déposé par le leader du MRC et ses alliés politiques, rejetant la demande de libération provisoire de Maurice Kamto et de ses alliés politiques.

Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). © Jacques Torregano pour JA

Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). © Jacques Torregano pour JA

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 9 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

La cour d’appel de la région du Centre a confirmé la décision rendue par le tribunal de première instance le 7 mars dernier, laquelle rejetait – sans surprise – la demande de libération provisoire de Maurice Kamto et de ses alliés politiques. La décision a été rendue ce 9 avril en l’absence des accusés, qui ont refusé de prendre part à ce qu’ils considèrent comme « une parodie de justice ». Maurice Kamto a donc préféré rester dans sa cellule, à la prison principale de Kondengui.

L’audience s’est pourtant tenue en public, comme l’exigeaient Maurice Kamto et ses coaccusés. Mais les avocats de la défense et les responsables du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ont dénoncé « une machination » des autorités de Yaoundé, qu’ils accusent d’avoir rempli la salle de groupies pro-gouvernement.

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Les militants du MRC contenus à distance du tribunal

« Tous nos militants ont été empêchés d’entrer dans la salle d’audience qui était pourtant pleine à craquer. Ils l’ont rempli de militaires en civil et d’autres individus, juste pour nous empêcher d’y prendre part », a protesté Christopher Ndong, secrétaire général du MRC, joint par Jeune Afrique.

« Devant l’inaccessibilité de l’audience pour le public, Maurice Kamto, ses coaccusés ainsi que nous, avocats, avons refusé de nous rendre à la Cour, pour ne pas avoir à nous associer à la voie de fait – par opposition aux voies de droit – que commettaient les magistrats en charge de l’affaire », a commenté de son côté Me Hyppolite Meli, un des avocats de la défense.

Sur les lieux, un important dispositif sécuritaire avait ainsi été déployé aux alentours du palais de justice, gardé par de nombreux policiers armés. Les dizaines de militants du MRC présents, arrivés tôt sur les lieux, ont été contenus à plusieurs mètres de l’enceinte de ce bâtiment, d’où il leur était impossible de voir des accusés d’ailleurs absents.

Prochaine étape : le tribunal militaire de Yaoundé

Vers 11 heures (heure locale), des chants de soutien à Maurice Kamto ont été entonnés par les militants du MRC, en grande partie réunis devant le musée national. Ces derniers ont entamé une marche qui a rapidement été dispersée par le nombreux policiers, qui ont procédé à l’arrestation de 17 personnes, selon les chiffres donné à Jeune Afrique par les avocats du parti.

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« Les personnes interpellées sont en train d’être fichées. Le commissaire Handy (du Commissariat central numéro 1, NDLR) nous a dit qu’il devait d’abord s’en référer à la hiérarchie avant que les auditions ne commencent s’il y a lieu. Il nous a demandé de repasser », indique la même source.

Avec ce rejet, la suite de l’affaire Maurice Kamto se joue au tribunal militaire de Yaoundé, et auprès du conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, où une plainte a été déposée par le cabinet Dupond-Moretti.

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