Mode : l’Institut suédois de Paris célèbre la création africaine

Avec la manifestation Créateurs en mouvement !, l’Institut suédois de Paris propose un festival pluridisciplinaire et international autour de créateurs venus de Zambie, du Kenya, du Rwanda et de bien d’autres pays.

Visuel du festival Créateurs en mouvement de l’Institut suédois. © DR

Visuel du festival Créateurs en mouvement de l’Institut suédois. © DR

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 10 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Les amateurs de coins tranquilles dans le vacarme parisien connaissent bien l’Institut suédois, havre de calme où il fait bon boire un verre dans la cour pavée par beau temps et bien au chaud dans le café quand les éléments sont moins favorables. Cette semaine, et jusqu’au 14 avril, c’est pour une tout autre raison que l’on s’y rendra.

L’Institut accueille en effet un événement baptisé Créateurs en mouvement ! Il s’agit d’un projet interdisciplinaire et international rassemblant des plasticiens de différents pays. À l’origine, un projet commun, Sweden@, lancé en 2013 et passé par l’Afrique du Sud, la Colombie, le Kenya, le Mexique, le Rwanda, la Zambie et la Suède, bien entendu. La mode, le design, la vidéo, la musique et la photographie sont mis à l’honneur dans les différentes salles, comme dans le jardin de l’Institut qui se transforme pour l’occasion en « espace de collaboration et d’échanges s’adressant aussi bien au grand public qu’aux acteurs des industries créatives et culturelles en France. »

« Barbes de Nairobi », par le photographe Mutua Matheka. © Mutua Matheka

« Barbes de Nairobi », par le photographe Mutua Matheka. © Mutua Matheka

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Entre le Kényan Mutua Matheka, qui photographie les « Barbes de Nairobi », le Rwandais Philippe Nyirimihigo, qui documente la redécouverte de son pays et du continent à travers la mode, et l’Ougandaise Sarah Waiswa qui propose avec « Twofivefuture » une série sur la manière dont les jeunes Kényans s’approprient le concept d’Afrofuturisme, les œuvres proposées sont à la fois variées… et inégales.

 © Philipe Nyirimihigo

© Philipe Nyirimihigo

>>> À LIRE – Afrofuturisme, quand l’art imagine le futur

Références politico-militaires

Dans l’escalier qui monte à l’étage de l’Institut, l’exposition consacrée à la mode (« Beyond expectations ») est sans nul doute la plus intéressante en ce qu’elle propose des créations originales, porteuses d’un discours politique. C’est le cas notamment de la collection printemps-été 2018 « Mino », de la maison de mode I Am Isigo fondée par Bubu Ogisi et basée au Ghana, au Nigeria et à New York. Avec des tissus fabriqués à Ouidah, au Bénin, à partir de coton, de fibres de nylon réfléchissantes et de velours écrasé, la collection Mino célèbre les Amazones du Dahomey.

https://www.instagram.com/p/BarW3sohMG8/

Explorer les thèmes de la dignité africaine, du changement et de l’empowerment des femmes, tel est l’objectif de Matthew « Tayo » Rugamba

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Mais Bubu Ogisi n’est pas la seule designer à intégrer des références politico-militaires. Ainsi, avec sa collection « Sankara – the Upright Man », le fondateur de la ligne de mode rwandaise House of Tayo, Matthew « Tayo » Rugamba ne cache en aucun cas ses références, dans l’idée d’explorer « les thèmes de la dignité africaine, du changement et de l’empowerment des femmes ». D’autres créations viennent démonter, si besoin était, que ce que nous portons peut prendre sens, donner du sens, et introduire une distance critique avec le prêt-à-penser consumériste.

Enfin, au-delà des créations et des installations immersives présentées au sein de l’institut, le festival Créateurs en mouvement ! offre une riche programmation de rencontres et d’échanges, avec l’idée toujours enrichissante de se confronter à d’autres horizons.

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