Remaniement au Sénégal : Amadou Hott, de la BAD au ministère de l’Économie

Ce spécialiste de la finance internationale de 47 ans étrenne le tout nouveau ministère sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Il devra mettre en musique la stratégie économique de Macky Sall dans le cadre de l’étape II du PSE.  

L’ancien banquier d’afffaires Amadou Hott avait déjà travaillé sur les questions énergétiques lorsqu’il dirigeait le Fonsis au Sénégal © Photo by IISD/ENB | Liz Rubin  IISD/Liz Rubin

L’ancien banquier d’afffaires Amadou Hott avait déjà travaillé sur les questions énergétiques lorsqu’il dirigeait le Fonsis au Sénégal © Photo by IISD/ENB | Liz Rubin IISD/Liz Rubin

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Publié le 10 avril 2019 Lecture : 3 minutes.

Le remaniement intervenu dans le gouvernement de Macky Sall, le 7 avril, a eu notamment pour effet de diviser le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan en deux entités distinctes, avec d’un côté le ministère des Finances et du Budget, confié à Abdoulaye Daouda Diallo, ancien ministre des Transports, et de l’autre le portefeuille de l’Économie, du Plan et de la Coopération, pour lequel a été choisi Amadou Hott.

Le dorénavant ex-vice-président de la BAD en charge de l’énergie, du climat et de la croissance verte depuis 2016 prend donc la suite d’Amadou Ba, parti aux Affaires étrangères, qui dirigeait depuis 2014 l’ensemble du département.

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Banquier d’affaires réputé, capitalisant plus d’une vingtaine d’années d’expérience à travers les marchés financiers du continent, d’Europe, des États-Unis et du Moyen-Orient, Amadou Hott arrive dans un contexte économique marqué par la mise en œuvre de la phase 2 du Plan Sénégal émergent (PSE) et la consolidation d’un régime de croissance plutôt intéressant ces dernières années, avec une moyenne annuelle de 6 %.

Ancien pilote de Dangote Capital

En dépit de ces résultats macroéconomiques favorables, celui qui sera chargé de la mise en musique cohérente de la stratégie économique du président Sall aura de lourds challenges à relever : il devra faire en sorte qu’il y ait plus d’investissements privés, de croissance et d’inclusion sociale, d’offres de production, et surtout d’emplois, tout en poursuivant la réforme de l’environnement des affaires…

En bon mathématicien – il est diplômé en mathématiques financières par l’université de New York et en finances de marché par Paris-Sorbonne – , Hott saura-t-il résoudre de telles équations ? Serigne Dame Diakhoumpa, directeur administratif et financier du Fonsis qui l’a côtoyé lorsqu’il en était le dirigeant, en est convaincu : « Il dispose d’un solide background en matière de structuration et de financement de projets. Il est l’homme qu’il faut puisque le pays a, à ce jour, tellement bénéficié de lignes de financement qu’il ne parvient toujours pas à absorber… »

Le nouveau ministre a, à son actif, l’institution, en 2011, d’Afribridge Capital, société d’investissement et de conseil basée à Dubaï, qui cible le continent africain. Afribridge Capital conseille de grands groupes africains, comme le holding du Nigérian Aliko Dangote. Il a notamment permis la création de la société d’investissement Dangote Capital, qu’Amadou Hott a d’ailleurs eu à piloter.

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Le Fonsis, une expérience mitigée

Outre ses activités de conseiller d’États africains, le natif de Thiaroye-Gare, au cœur de la grande banlieue dakaroise, a développé en 2006 les activités Afrique du Millennium Finance Corporation, alors basé à Dubaï, avant d’atterrir deux ans plus tard, en 2008, à la tête d’UBA Capital à Lagos.

Âgé de 47 ans et père de trois enfants, Amadou Hott est aussi un passionné de foot, au point que ses camarades l’avaient surnommé « Hottdona », en référence à la légende du football, l’Argentin Diego Maradona.

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Il a également dirigé, de septembre 2013 à octobre 2016 le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), après en avoir piloté le projet de bout en bout en tant que conseiller spécial en investissements et financements de Macky Sall. Selon certaines sources consultées par Jeune Afrique, si le Fonsis n’a jusqu’ici pas produit les résultats escomptés lors de son lancement, c’est qu’il n’a jamais reçu toutes les ressources qu’on lui avait promises à cause d’un manque de volonté dans certains cercles de l’administration. De guerre lasse, Amadou Hott avait abandonné le Fonsis pour la BAD.

Maintenant qu’il est aux commandes de la direction économique du pays, Amadou Hott, nommé « Young Global Leader » en 2012 du Forum économique mondial de Davos, pourra-t-il donner toute la mesure de sa compétence ?

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