RDC : élection d’une majorité de gouverneurs pro-Kabila

Après l’Assemblée, le Sénat et les assemblées provinciales, les proches de l’ex-président Joseph Kabila ont renforcé mercredi leur contrôle des pouvoirs en RDC en remportant la majorité des postes de gouverneur, renforçant l’encerclement politique du nouveau chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Joseph Kabila, lors de l’investiture deFélix Tshisekedi, le 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

Joseph Kabila, lors de l’investiture deFélix Tshisekedi, le 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 11 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Les candidats du Front commun pour le Congo (FCC), coalition des partisans de l’ex-président Joseph Kabila, ont remporté dès le premier tour de l’élection des gouverneurs 16 des 22 sièges lors de ce scrutin au suffrage indirect, d’après les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Le propre frère de Joseph Kabila, Zoé, a été élu gouverneur de la province du Tanganyika dans le Sud-Est.

Dans la capitale Kinshasa, le poste de gouverneur a été remporté par un autre membre du FCC, Gentiny Ngobila. Il s’agit de l’ancien gouverneur de la province du Maï-Ndombe (Sud-Ouest), où des violences ont fait au moins 500 morts d’après les Nations unies les 15 et 16 décembre 2018 à Yumbi.

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La ministre des Droits humains et porte-parole du gouvernement, Marie-Ange Mushobekwa, a récemment indiqué que Gentiny Ngobila serait entendu par la justice à propos de ces tueries, visiblement planifiées, qui ont visé une communauté locale, les Banunu.

Un poste pour le parti de Tshisekedi

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du nouveau président Félix Tshisekedi et ses alliés n’ont remporté qu’un seul poste de gouverneur, dans la province du Kasaï-Oriental, région d’origine du chef de l’État.

Une province – la Mongala – tombe dans l’escarcelle de la coalition Lamuka qui soutenait la candidature de Martin Fayulu, l’opposant qui revendique toujours la victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre.

Quatre provinces sont en ballotage et le second tour est annoncé pour samedi. Avant le scrutin, des militants échaudés par la corruption présumée de leurs « grands électeurs » – les députés provinciaux – se sont mobilisés dans plusieurs villes congolaises.

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Majorité absolue

L’élection des gouverneurs a été organisé d’un mois après celle des sénateurs par les mêmes députés provinciaux, dont certains ont été accusés de monnayer chèrement leur voix. Les sénatoriales avaient été remportées haut-la-main par les partisans de l’ex-président Joseph Kabila. Le président Félix Tshisekedi avait suspendu l’installation des sénateurs avant de lever cette mesure sur la base des résultats d’un rapport préliminaire d’enquête judiciaire sur les forts soupçons de corruption.

Dans la capitale Kinshasa, le dispositif policier avait été renforcé près du siège de l’Assemblée provinciale où les entrées étaient filtrées. Une personnes au moins a été blessé, selon un journaliste de l’AFP.

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Le FCC dispose de la majorité absolue à l’Assemblée nationale et au Sénat, ce qui lui permet de prendre le contrôle du futur gouvernement, que le président Tshisekedi doit encore nommer près de trois mois après son investiture le 24 janvier.

L’élection des gouverneurs sera organisée ultérieurement dans les provinces du Nord-Kivu et de Maï-Ndombe, et dans les deux provinces du Sud-Ubangi et du Sankuru, pour des raisons sécuritaires et sanitaires.

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