Maroc : bilan et perspectives économiques encourageants d’après une mission du FMI
Meilleure gestion des finances publiques, économie plus résiliente, climat des affaires amélioré : de retour du Maroc, une mission du FMI livre des observations positives et encourageantes concernant la politique économique du royaume.
Dans le cadre de sa surveillance du système monétaire mondiale, le FMI envoie en principe chaque année une équipe d’économistes dans ses 189 pays membres, pour évaluer la situation du pays et préconiser d’éventuels ajustements des politiques économiques ou financières. Cette procédure, dite « de consultation au titre de l’article IV« , donne lieu à un rapport qui permet au FMI d’émettre une opinion sur l’économie de chaque État.
Au Maroc, cette mission de consultation du FMI a duré deux semaines, du 19 mars au 3 avril. Dirigée par Nicolas Blancher, elle a présenté ses premières observations, qui font état d’une meilleure gestion des finances publiques, d’une économie plus résiliente et d’un climat des affaires amélioré.
Deux combats à mener : la corruption et le chômage
Après ce constat préliminaire globalement positif, les économistes du FMI encouragent le Maroc à poursuivre sa diversification de l’économie et sa réforme du secteur public afin de combattre la corruption, mais aussi de lutter contre le chômage qui reste élevé, « en particulier parmi les jeunes ».
Voici le bilan, point par point, des observations émise par Nicolas Blancher :
- Politique économique
« L’économie marocaine continue de profiter de la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes et des réformes structurelles », souligne l’économiste. Selon lui, « l’amélioration de la gestion budgétaire et la diversification de l’économie ont rendu cette dernière plus résiliente », mais il pointe la persistance du fort taux de chômage (9,8 % en 2018, contre 10 % en 2017 selon le Haut-Commissariat au Plan), notamment chez les jeunes. Au-delà des réformes engagées, il insiste sur la nécessité « d’améliorer la qualité de l’éducation, le fonctionnement du marché du travail et le taux d’activité des femmes, ainsi que l’environnement des affaires ».
- Perspectives de croissance et activité commerciale
« La croissance économique a atteint 3 % en 2018, tandis que l’inflation augmenté a 1,9 % et que la croissance du crédit se maintenait a 3,3 % » note Nicolas Blancher. En 2019, cette croissance économique devrait se stabiliser grâce à la reprise de l’activité non-agricole, « puis atteindre 4,5 % à moyen terme » affirme l’économiste, grâce à la poursuite des réformes structurelles
Malgré la croissance vigoureuse des exportations, Nicolas Blancher note que l’augmentation du déficit des transactions extérieures courantes (5,4 % du PIB) s’explique notamment « par l’impact de la hausse des prix du pétrole et par la baisse des dons ».
Pour faire face à d’éventuelles situations de crise, l’économiste souligne que « les réserves de change sont restées à un niveau confortable, équivalent a environ cinq mois d’importations ».
- Gestion budgétaire
« L’évolution à fin décembre a été conforme à l’objectif des autorités d’un déficit budgétaire de 3,7 % du PIB en 2018 ». Pour 2019, la mission note que les autorités ont pour objectif de maintenir le déficit budgétaire à ce niveau, hors recettes de privatisation.
Nicolas Blancher prévoit que la réforme fiscale qui sera discutée aux Assises nationales du mois de mai « rendra l’impôt plus efficient, plus équitable et plus favorable à la croissance, tout en contribuant à l’objectif des autorités de ramener le niveau de la dette publique à 60 % du PIB ». Cette réforme fiscale pourra servir à améliorer les infrastructures et la protection sociale, suggère l’économiste.
Enfin, la mission souscrit au plan de privatisation et aux efforts déployés par l’État pour réorienter les activités des entreprises publiques sur leurs métiers de base.
- Secteur financier
« Le secteur financier est bien capitalisé, et les risques pesant sur la stabilité financière demeurent limités », affirme l’économiste relevant que les créances en souffrance restent relativement élevées, « mais elles sont en baisse et bien provisionnées ».
Enfin, la mission encourage les autorités marocaines à continuer de réduire la concentration du crédit, et à limiter les risques liés à l’expansion des banques marocaines en Afrique grâce à une collaboration renforcée avec les autorités de supervision des pays hôtes.
En conclusion, l’économiste du FMI souligne que climat des affaires marocain continue de s’améliorer, notamment grâce à l’activation du Conseil de la concurrence et à la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie d’inclusion financière, qui contribueront à promouvoir la concurrence et à soutenir le développement des PME
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