À Abidjan, Sissi et Ouattara plaident pour un renforcement des échanges économiques entre les deux pays
Le président égyptien, est arrivé à Dakar, jeudi soir, après une courte visite à Conakry puis Abidjan. En Côte d’Ivoire, Abdel Fattah al-Sissi et Alassane Ouattara ont mis en avant l’agenda sécuritaire et affiché leur volonté de renforcer les liens économiques entre les deux pays.
C’est une véritable mini-tournée africaine dans laquelle est engagée Abdel Fattah al-Sissi. Après Conakry les 7 et 8 avril – et après un passage à Washington, où il a rencontré Donald Trump -, Abdel Fattah al-Sissi est arrivé à Dakar, jeudi soir, où il a été accueilli par le président Macky Sall.
Lors de sa courte étape abidjanaise – le nouveau président en exercice de l’Union africaine est arrivé mardi soir à 21 h 30, pour repartir le lendemain à 14 h 30 – Abdel Fattah al-Sissi et Alassane Ouattara ont animé une conférence de presse commune, jeudi dans l’un des salons du petit palais de la présidence ivoirienne.
Les deux chefs d’État, qui ont appris à la mi-journée la chute d’Omar el-Béchir au Soudan alors qu’ils déjeunaient ensemble, n’en ont fait aucune mention, préférant se concentrer sur les points inscrits à l’ordre du jour de la visite : la sécurité et le renforcement des échanges économiques.
La sécurité au cœur des priorités
Abdel Fattah al-Sissi, donnant du « mon frère » à Alassane Ouattara, a évoqué « les actions de renforcement de la sécurité et de la stabilité » entre les deux pays, sans donner de détails. Quant au président ivoirien, il a salué l’accord accord de défense entre les deux pays, qui permet notamment la formation de forces de sécurité et de défense ivoiriennes dans les académies militaires égyptiennes.
« Il est clair que la Côte d’Ivoire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui est à ses portes, s’inspire du modèle égyptien. C’est un modèle efficace, et le chef de l’État l’a compris », assure à Jeune Afrique un proche de la présidence ivoirienne.
En attendant la réactivation de la grande commission mixte entre les l’Égypte et la Côte d’Ivoire, trois nouveaux accords bilatéraux ont été signés – dans les domaines de la santé, de la culture et des Technologies de l’information et de la communication -, portant le total à dix entre les deux pays.
« Le cadre juridique de notre coopération compte sept accords. Il vient de se renforcer par la signature aujourd’hui de trois nouveaux accords, auxquels s’ajouteront ultérieurement plusieurs autres instruments en négociation, qui permettront d’étendre la coopération ivoiro-égyptienne à des domaines non encore exploités par nos opérateurs économiques respectifs », a annoncé Alassane Ouattara.
Coopération économique encore timide
Sur le plan économique, le flux commercial entre les deux pays reste faible, ont reconnu les deux présidents. Les échanges atteignent à peine 31 milliards de francs CFA, et accusent même une légère baisse (32,5 milliards de FCFA en 2017). ne dépassant pas les 100 millions d’euros. « Ces chiffres nous interpellent et nous incitent au raffermissement des relations bilatérales entre nos pays, à travers un partenariat et une coopération dynamique, facteurs de développement économique et social », a souligné le président ivoirien.
En Côte d’Ivoire, le groupe Arab Contractors est actuellement l’entreprise égyptienne la plus présente. Après avoir construit le pont de Jacqueville, l’entreprise est également sur le projet de la réalisation d’entrepôts dans la zone de fret de l’aéroport Felix Houphouët Boigny d’Abidjan.
Alassane Ouattara a d’ailleurs profité de ce passage du président égyptien pour inviter les entreprises égyptiennes à investir dans la transformation de matières premières, citant le cacao et la noix de cajou.
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