RDC : Félix Tshisekedi à Lubumbashi dans un contexte d’insécurité
Plus de trois mois après son investiture, Félix Tshisekedi effectue son tout premier déplacement officiel à l’intérieur du pays. Arrivé le 12 avril à Lubumbashi, dans un contexte d’insécurité croissante, il devrait également se rendre la semaine prochaine dans la province du Nord-Kivu.
Après avoir effectué plus d’une dizaine de voyages à l’étranger depuis qu’il a prêté serment, Félix Tshisekedi réalise son tout premier déplacement officiel à l’intérieur du pays, à partir du 12 avril. Après Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, le président congolais devrait se rendre dans la province du Nord-Kivu, dès la semaine prochaine.
Arrivé vendredi à Lubumbashi, première étape de sa mini-tournée en RDC, le chef de l’État congolais devrait présider une réunion du conseil supérieur de la défense avec des officiers supérieurs, des services de défense et de sécurité, autant civils et militaires. L’insécurité grandissante dont fait face la ville sera au cœur de cette réunion de haut niveau.
#RDC#FATshisekedi_a_Lubumbashi
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) April 12, 2019
A cet instant: Du tarmac de l’aéroport au poste de péage de la #Luano, à pieds, le Chef de l’Etat prend un bain de foule de plusieurs dizaines de milliers des lushois venus l’accueillir et témoigner leurs soutien à Félix-Antoine Tshisekedi. pic.twitter.com/N54hczToPs
Des hommes armés
La situation sécuritaire dans la ville de Lubumbashi et ses environs s’est rapidement dégradée ces dernières semaines. Plusieurs familles seraient notamment victimes d’hommes armés, qui feraient irruption dans leur domicile et commettraient des viols, des meurtres et des vols, selon de nombreux témoignages. Pour faire face à cette situation, les jeunes de plusieurs quartiers ont décidé de prendre en main cette situation, en créant des groupes d’autodéfense. Plusieurs voleurs présumés ont déjà été brûlés vifs au cours des patrouilles dites « citoyennes », organisées par ces jeunes.
Dépêché par le président Félix Tshisekedi pour régler cette question, comme l’a confirmé à Jeune Afrique une source à la présidence, l’inspecteur général des Forces armées congolaises (FARDC), le général John Numbi, s’est rendu à Lubumbashi le 9 avril, quelques jours avant l’arrivée du président. « Nous devons (leur) dire, “fini d’égorger et de traumatiser la population lushoise”, a notamment déclaré sur place le général John Numbi.
De leurs côtés, plusieurs mouvements citoyens – dont la Lutte pour le changement (Lucha) – continuent d’exiger le limogeage du général, notamment accusé par des organisations de défense des droits de l’homme d’avoir commandité l’assassinat de Floribert Chebeya, l’ancien responsable de l’ONG La Voix des sans-voix.
Le milicien Gédéon Kyungu à la manœuvre ?
Dans un communiqué publié le lendemain, la plateforme Ensemble de l’opposant Moïse Katumbi avait dénoncé le « silence coupable » des autorités sur cette situation. Elle avait également accusé les éléments du milicien Gédéon Kyungu d’en être à l’origine, sur ordre des « caciques de l’ancien régime ». Le milicien Gédéon Kyungu a été condamné à la peine de mort en 2010, notamment pour crimes contre l’humanité et terrorisme. Évadé de la prison de Kasapa en 2011, il s’était ensuite rendu aux autorités en 2016 à Lubumbashi, où il est depuis gardé en résidence surveillée.
Pour cette première visite, Félix Tshisekedi devrait aussi réunir autour de lui tous les responsables du gouvernement concernés dans le fonctionnement du poste-frontalier de Kasumbalesa, à la frontière avec la Zambie, où depuis quelques temps les opérateurs dénoncent des dysfonctionnement.
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