Soudan : joie des manifestants après la démission du chef du Conseil militaire

Au lendemain de la destitution d’Omar el-Béchir au Soudan, le chef du Conseil militaire de transition désormais aux commandes du pays a renoncé au pouvoir vendredi soir et nommé un autre militaire pour lui succéder. Une décision accueillie par des scènes de joie des manifestants à Khartoum.

Des manifestants soudanais devant le QG de l’armée, à Khartoum le 12 avril 2019. © Ebrahim Hamid /AFP

Des manifestants soudanais devant le QG de l’armée, à Khartoum le 12 avril 2019. © Ebrahim Hamid /AFP

Publié le 13 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Awad Ibn Awf, le chef du Conseil militaire de transition qui dirige le Soudan depuis la destitution de Omar el-Béchir, a annoncé vendredi 12 avril sa démission, et le nom de son successeur, le général Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane.

Cette déclaration a été accueillie par de scènes de liesse dans la capitale soudanaise. Affichant leur rejet de cette transition, les manifestants avaient passé la nuit de jeudi à vendredi -la sixième consécutive- devant le quartier général de l’armée. Malgré le couvre-feu imposé de 20H00 GMT à 02H00 GMT, la nuit a été calme.

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Plus tôt dans la journée, les militaires au pouvoir avaient démenti avoir mené un coup d’État et se sont efforcés de rassurer la communauté internationale ainsi que les manifestants. 

« Le rôle du Conseil militaire est de protéger la sécurité et la stabilité du pays », a déclaré le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire, qui s’exprimait devant des diplomates arabes et africains. « Ce n’est pas un coup d’État militaire, mais une prise de partie en faveur du peuple », a-t-il ajouté.

« Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition », a-t-il dit, répétant des assurances formulées plus tôt par les chefs militaires.

Ceux-ci avaient par ailleurs affirmé que le président déchu, qui dirigeait le pays depuis 30 ans, était en détention mais qu’il ne serait pas « livré à l’étranger », alors qu’il est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

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« Dialogue politique »

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur du Soudan à l’ONU, Yasir Abdelsalam, a aussi essayé de dissiper les craintes de la communauté internationale.

Le Conseil militaire « se contentera d’être le garant d’un gouvernement civil », a-t-il dit. Il a en outre ajouté que la période de transition « pourra être réduite en fonction des développements sur le terrain et l’accord des parties prenantes ».

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Le général Omar Zinelabidine a affirmé vendredi que le Conseil militaire était prêt à travailler « main dans la main » avec les manifestants « pour trouver des solutions » aux problèmes des Soudanais. Il a également réclamé à la communauté internationale des fonds pour régler la crise économique.

À l’étranger, le renversement d’Omar el-Béchir a été accueilli avec prudence. 

Les États-Unis, qui maintiennent des sanctions contre le Soudan, pays sur leur liste des États soutenant « le terrorisme », ont exhorté l’armée à intégrer les civils au gouvernement, tout en saluant un « moment historique ».

L’Union européenne a aussi appelé l’armée à un transfert « rapide » du pouvoir aux civils, tandis que l’Union africaine a critiqué la « prise de pouvoir par l’armée ».

La Ligue arabe a pour sa part appelé « au dialogue politique » pour répondre aux aspirations du peuple soudanais.

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