Tonnerre et Tremblement de terre…

L’arsenal du Hezbollah

Publié le 24 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Selon des analystes et des responsables du renseignement, le Hezbollah s’est doté d’un arsenal de missiles lui permettant de maintenir le rythme de ses attaques contre Israël pour au moins plusieurs mois.
Sa principale arme est la simple roquette Katioucha d’une portée de 25 à 40 km. Son imprécision – on ne sait jamais où elle va tomber -, ajoutée au bruit, accroît sa capacité à terroriser les populations. Christopher Langton, de l’Institut international d’études stratégiques de Londres (IISS), considère que les roquettes n’ont pas d’impact stratégique, mais peuvent avoir un puissant effet psychologique sur les populations visées.

On estime à au moins 10 000 le stock des Katioucha constitué par le Hezbollah. Selon des sources à l’ONU, le Hezbollah a déclaré, il y a un an de cela, en avoir 12 000.
John Pike, expert militaire au GlobalSecurity.org, a précisé que le Hezbollah avait utilisé seulement 3 % de ses capacités depuis le début des hostilités. Les analyses confirment également les estimations israéliennes selon lesquelles le Hezbollah dispose de missiles de fabrication iranienne, les « Fadjr » (« l’aube »), d’une portée de 45 km, et sans doute de missiles d’une portée de 200 km, les « Zelzal » (« tremblement de terre »), pouvant théoriquement atteindre Tel-Aviv.
Le Hezbollah a montré qu’il était en mesure de mener des opérations de plus en plus sophistiquées en tirant un missile air-mer C-802 sur un navire israélien. Le missile aurait fait partie de l’arsenal chinois dans les années 1980 avant d’être amélioré, probablement par les Iraniens. Selon certains analystes, l’action du Hezbollah était envisagée depuis un certain temps. L’Iran et la Syrie lui auraient fourni l’essentiel de son arsenal. En octobre 2005, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a affirmé qu’on avait la preuve que « le Hezbollah recevait de plus en plus d’armes et d’hommes en provenance de Syrie ».
En février dernier, les Nations unies se sont alarmées publiquement d’un vaste transfert d’armes effectué le 31 janvier de la Syrie vers le Liban avec la complicité de l’armée libanaise. En mars, le gouvernement libanais a affirmé que le transfert d’armes avait cessé, mais on n’est pas sûr que ce soit le cas. Toujours selon des responsables des Nations unies, lors d’une rencontre avec des dirigeants du Hezbollah, le 9 septembre 2005, le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que leurs activités de déstabilisation au Liban ne devaient pas connaître de ligne rouge.

la suite après cette publicité

Les actions du Hezbollah soulèvent aussi des questions sur le rôle de l’Iran, qui tire avantage d’une réduction de la pression internationale sur son programme nucléaire. John Pike se demande si l’Iran n’essaie pas de se servir du Liban comme plate-forme de test au même titre que Khrouchtchev s’était servi de Cuba en 1962. Le Hezbollah a peut-être utilisé les attaques pour montrer à Israël jusqu’où peuvent aller ses capacités et celles de l’Iran.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires