Burkina Faso : la production cotonnière chute de 30% et dégringole à 436 000 tonnes

Pour la troisième campagne consécutive, la production cotonnière burkinabè a dégringolé, s’établissant pour la campagne écoulée à 436 000 tonnes, au lieu des 800 000 espérés. Une baisse de près de 30%, qui place désormais le Burkina au quatrième rang des producteurs africain d’or blanc.

Une usine de coton, à Bobo Dioulasso. © Théo Renault/pour J.A.

Une usine de coton, à Bobo Dioulasso. © Théo Renault/pour J.A.

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Publié le 16 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Contrairement à l’or qui maintient son envol, avec plus de 52 tonnes produites en 2018, le coton burkinabè fait grise mine. Alors que les 360 000 producteurs de coton tablaient sur une récolte de 800 000 tonnes de coton graine, la moisson aura été bien plus maigre. La production pour 2018-2019 s’établie à 436 0000 tonnes, soit une baisse de 29% par rapport à la campagne écoulée.

C’est une  baisse drastique, par rapport aux campagnes 2017-2018 (613 000 tonnes) et 2016-2017 (682 940 tonnes), mais tout de même supérieure à la moyenne annuelle de 384400 tonnes engrangées entre 2007 et 2011.

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Le Burkina Faso en quatrième place

La contre-performance du secteur cotonnier burkinabè, qui résulte pour partie des caprices de la météo mais, surtout, du boycott des producteurs des régions cotonnières de l’Ouest (Kénédougou, Boucle du Mouhoun), place désormais le Burkina Faso à la quatrième place des producteurs sur le continent africain derrière le Bénin, le Mali et la Côte d’Ivoire.

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Mais ce n’est pas la météo seule qui a fait défaut. « Les attaques terroristes à l’est du pays ont impacté la production. Beaucoup de producteurs ont abandonné le traitement des champs, fuyant l’insécurité grandissante. Cette situation a été aggravée par un arrêt brutal des pluies », explique à Jeune Afrique Yacouba Koura, vice-président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB).

Autre facteur avancé par les producteurs : la mauvaise qualité des intrants et des choix techniques inappropriés qui ont fortement dégradé les  rendements à l’hectare qui ont ainsi chuté  697 kg à 672 kg.

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« Depuis que je produis du coton, les rendements à l’hectare n’ont jamais été aussi bas. Selon moi, cette baisse s’explique essentiellement par les attaques parasitaires qu’ont subi les cotonniers et par la mauvaise qualité des intrants, notamment des engrais », pointe  François Traoré, ancien président de l’UNPCB, qui récolte en moyenne 100 t/an de coton-graine.

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Insécurité et endettement

Échaudés par les pertes de revenus enregistrées lors de la précédente campagne, nombre de cultivateurs des grandes régions cotonnières, fortement endettés, ont dû tourner le dos au coton lors de la campagne 2018-2019. Résultat : plus de 200 000 hectares n’ont pas été emblavés. Selon nos informations, les montants des impayés des coopératives pourrait dépasser la barre des 20 milliards de F CFA.

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Face à cette situation, l’Association interprofessionnelle du coton au Burkina (AICB), l’organe tripartite de gestion de la filière, a annoncé une série de mesures visant à « mobiliser les producteurs ».

Les sociétés cotonnières (Sofitex, Socoma et Faso Coton) ont annoncé leur volonté d’apurer les impayés, l’État ayant débloqué environ 14 milliards de F CFA pour subventionner les intrants. Ce coup de pouce permet de réduire de 1 000 FCFA le prix du sac d’engrais MPK, qui se fixe ainsi à 14 000 FCFA. Dans la foulée, le prix d’achat du coton enregistre une hausse de 15 F CFA à 265 F CFA le kilo contre 250 F CFA auparavant.

Pour la prochaine campagne, l’AICB maintient toutefois son objectif, maintes fois manqué, de 800 000 tonnes. « Grâce aux mesures prises, au changement de pesticides annoncés et avec une bonne installation des pluies nous espérons atteindre l’objectif de production », assure Yacouba Koura.

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