Mali : IBK annonce une concertation nationale sur la révision constitutionnelle

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a annoncé mardi soir dans une allocution radiotélévisée l’ouverture d’une « concertation nationale » du 23 au 28 avril avec « les forces politiques et sociales » sur le projet de révision constitutionnelle, qui doit être soumis à référendum.

Ibrahim Boubacar Keïta, au palais de Koulouba, à Bamako (archives). © Vincent Fournier/JA

Ibrahim Boubacar Keïta, au palais de Koulouba, à Bamako (archives). © Vincent Fournier/JA

Publié le 17 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Ibrahim Boubacar Keïta a reçu tout au long de la semaine dernière dignitaires religieux, dirigeants politiques et représentants de la société civile. Objectif : discuter de la situation du pays et leur remettre l’avant-projet de loi de révision constitutionnelle qui lui a été présenté le 1er avril par un comité d’experts. Plusieurs partis avaient rejeté ce projet, insistant sur la nécessité d’établir au préalable un dialogue politique national.

Ces rencontres faisaient également suite à une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Bamako le 5 avril contre « la mauvaise gestion du pays », notamment les violences intercommunautaires dans le centre, selon les organisateurs. Parmi eux, d’influents chefs religieux musulmans comme le président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), l’imam Mahmoud Dicko,

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« Toutes les forces politiques » réunies

Dans son allocution, le président malien a salué la volonté de certains de ses interlocuteurs de poursuivre le débat pour « renforcer le consensus populaire autour de la future loi fondamentale », avant la tenue d’un référendum constitutionnel.

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« Aussi ai-je décidé de confier à un groupe d’éminentes personnalités la tâche de diriger cette concertation nationale », du 23 au 28 avril, qui réunira « les représentants de toutes les forces politiques et sociales de notre pays », a affirmé IBK. Les résultats de ces travaux « seront pris en compte dans l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992 », a-t-il assuré.

« Celui-ci sera adopté à l’issue d’un Conseil des ministres avant d’être déposé à l’Assemblée nationale. Durant toute cette période, j’annulerai tout déplacement hors du pays pour me consacrer entièrement à votre écoute », a-t-il souligné, sans fournir de calendrier.

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Un fonds pour les victimes de l’insécurité

Le président malien est également revenu sur les violences intercommunautaires qui ont endeuillé le centre du pays. Elles « ne peuvent pas se rajouter à l’insécurité entretenue par les pseudo djihadistes », a estimé IBK. « Aussi, un fonds d’intervention d’un milliard de francs CFA sera mis en place en faveur de nos compatriotes qui, du fait de l’insécurité, se trouvent dans une détresse extrême », a promis le chef de l’État.

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Cette révision constitutionnelle, la première depuis vingt-sept ans, vise notamment à mettre en oeuvre certains engagements de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement, les groupes armés pro-Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du pays.

Elle prévoit aussi la création d’une Cour des comptes, d’un sénat chargé d’assurer la représentation des collectivités territoriales et l’inscription de la décentralisation dans la Constitution.

Dans un rapport publié en février, le Centre Carter, observateur indépendant de l’application de cet accord, déplorait que sur « 78 engagements spécifiques » contenus dans ce texte, « seuls 20 soient achevés trois ans et demi après la signature », soit 25 %.

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