La Financière SA exclue du marché financier de la BCEAC

La société boursière congolaise La Financière SA et son dirigeant Innocent Dimi se sont vu retirer leur agrément pour des manquements répétés à la réglementation boursière lors d’opérations pour lesquelles ils intervenaient comme arrangeurs.

Immeuble de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) à Libreville. © David IGNASZEWESKI pour Jeune Afrique

Immeuble de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) à Libreville. © David IGNASZEWESKI pour Jeune Afrique

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Publié le 18 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

La société de bourse congolaise La Financière SA, et son patron, Innocent Dimi Nianga Nolag, sont exclus du marché financier de la Banque centrale des États d’Afrique centrale (BCEAC) en cours de fusion, par décision de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) le 22 mars 2019, de retirer de leurs agréments respectifs.

Ces décisions surviennent après une série de manquements observés depuis le début des activités de La Financière SA, en 2013, qui avaient notamment entraîné sa mise sous administration provisoire entre mars et décembre 2015.

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Manquements aux obligations

Le dernier manquement remonte au 29 janvier 2019, lorsque l’intermédiaire boursier EDC Investment Corporation a saisi le régulateur pour qu’il autorise le transfert des titres de l’emprunt obligataire du Congo, achetés par la compagnie Assurances et Réassurances du Congo (ARC) sous la responsabilité de La Financière.

Cette dernière se murera dans le silence, en dépit des injonctions de la Cosumaf adressées à Innocent Dimi et au négociant Claude Wilfrid Etoka, fondateur du groupe WEC et président du conseil d’administration de La Financière, de s’expliquer sur la gestion des fonds débloqués par l’ARC.

De nombreuses atteintes à la réglementation boursière ont été observées par le régulateur

Filiale de WEC, La Financière a essuyé des échecs successifs comme arrangeur des emprunts de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace), de l’ancienne compagnie aérienne congolaise Ecair et d’Ig Telecom, un fournisseur d’accès gabonais.

Des opérations au cours desquelles des plaintes d’émetteurs ont été déposées et de nombreuses atteintes à la réglementation boursière observées par le régulateur, comme la non communication des extraits de comptes bancaires ou du registre des souscripteurs.

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En outre, La Financière a quelquefois manqué à ses engagements, à l’instar du versement de la prise ferme de 25 milliards de F CFA dans le cadre de l’emprunt obligataire du Fagace (40 milliards de F CFA). Des soupçons de détournements de fonds pèsent désormais sur l’intermédiaire financier et son promoteur, dans la mesure où aucune explication n’a été donnée sur l’utilisation des ressources collectées.

Enfin, la souscription à l’emprunt obligataire du Congo – opération du reste annulée -, à hauteur de 10 milliards de F CFA, par la Banque sino-congolaise pour l’Afrique (BSCA), n’a pas été libérée par Innocent Dimi, et ce dernier n’a jamais versé les fonds collectés lors de l’emprunt obligataire lancé par IG Telecom.

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La société de bourse et son dirigeant ont la possibilité d’intenter un recours auprès de la Cour de justice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) de N’Djamena.

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