Dette cachée du Mozambique : Privinvest réclame plusieurs centaines de millions de dollars à Maputo

Le groupe de construction navale Privinvest, mis en cause dans le scandale de la dette cachée du Mozambique, a décidé de passer à la contre-attaque, mi-mars. S’estimant injustement accusé, il réclame des centaines de millions de dollars de réparations à l’État mozambicain.

Au premier plan, l’ex-président Armando Guebuza et son homologue français de l’époque, François Hollande, à Cherbourg, en septembre 2013. Au second plan, Iskandar Safa, patron de Privinvest. © WITT/SIPA

Au premier plan, l’ex-président Armando Guebuza et son homologue français de l’époque, François Hollande, à Cherbourg, en septembre 2013. Au second plan, Iskandar Safa, patron de Privinvest. © WITT/SIPA

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Publié le 17 avril 2019 Lecture : 1 minute.

Privinvest, propriété du milliardaire franco-libanais Iskandar Safa, a lancé deux procédures arbitrales, en Suisse et en France, à l’encontre du Mozambique. L’entreprise réclame des centaines de millions de dollars de réparations à Maputo et à plusieurs de ses sociétés étatiques.

Le groupe de construction navale estime avoir été injustement accusé d’être impliqué dans le scandale dit de la dette cachée – environ deux milliards d’euros qui auraient servi à dissimuler des commissions et des pots-de-vins –, qui a ébranlé le Mozambique depuis décembre dernier.

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Selon les enquêteurs de la justice américaine, des cadres de Privinvest aurait notamment participé à la construction du montage frauduleux, en complicité de plusieurs banquiers du Crédit suisse, de la banque russe VTB et d’officiels mozambicains tels que Manuel Chang, l’ancien ministre des Finances.

« Remettre les pendules à l’heure »

Le 14 mars, Privinvest a ainsi déposé une demande d’arbitrage devant la Swiss Chambers Arbitration Institution. Elle y réclame la somme de 200 millions de dollars, à titre de préjudice dans cette affaire. Une seconde procédure a été lancée à Paris par l’entreprise, pour un montant encore plus important, devant la chambre de commerce internationale, qui dispose elle aussi de sa cour d’arbitrage.

« Cela fait environ trois mois que Privinvest est resté silencieux face à un faux récit de ses activités au Mozambique [sur la base de l’enquête conduite par le département de la justice des États-Unis, que Privinvest conteste, NLDR] », a expliqué Jeffrey Birnbaum, porte-parole de la société, à l’agence Bloomberg. « Privinvest a été décrit de manière inexacte et injuste dans les médias et ailleurs et va maintenant remettre les pendules à l’heure », a-t-il ajouté.

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