Data : l’Américain SAS veut investir dans l’intelligence artificielle en Afrique
L’américain SAS, spécialiste de l’analyse et de l’interprétation de données, compte se positionner dans le secteur de l’intelligence artificielle, et consacrera une grosse partie de ses investissements – un milliard de dollars (889 millions d’euros) au cours des trois années à venir – à l’Afrique, qu’il considère comme un marché d’avenir.
L’Afrique est l’un des premiers relais de croissance sur lequel le leader mondial de l’analytique SAS compte pour les années à venir. Les dirigeants de la firme l’ont confirmé cette semaine en annonçant, à partir de Casablanca, le déblocage d’une enveloppe d’investissement d’un milliard de dollars, étalée sur trois années, dans le domaine de l’intelligence artificielle. Une part importante de ce montant sera dédiée au continent africain.
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Les équipes de SAS, en plein « roadshow », ont rassemblé quelque 150 patrons d’entreprises africaines dans la capitale économique marocaine pour leur exposer la vision de l’entreprise. Leur tournée servira aussi à faire remonter les problématiques que connaissent les entreprises africaines dans les domaines que maîtrise le groupe américain, et de proposer des solutions adéquates.
Priorité à la formation
En tous cas, l’enveloppe d’investissement qui sera dédiée à l’Afrique sera dirigée en grande partie vers la formation en ressources humaines. Pour ce leader, la jeunesse africaine bénéficie d’un gros potentiel, qu’elle qualifie même « d’explosif », et qu’il faut accompagner avec de la formation pointue. SAS espère aussi, à terme, généraliser l’accès aux dernières technologies lié à l’intelligence artificielle et aux opérateurs locaux qui vont aussi bénéficier de cette cession d’apprentissage.
Le groupe américain veut aussi implanter son modèle « SAS Academy » en Afrique. Cette formation propose des programmes de certification en Big Data, d’analyse avancée et de science des données qui permettent d’affiner les connaissances des étudiants, mais aussi des clients et des partenaires. Un partenariat a été scellé dans ce sens avec dix universités en Afrique francophone, dont cinq au Maroc, pour offrir aux étudiants des logiciels et des licences de dernière génération dédiées à l’intelligence artificielle plus particulièrement.
L’Afrique francophone génère 50 % du chiffre d’affaires global réalisé sur l’ensemble du continent
L’avantage qui joue en faveur du géant américain, c’est qu’il est, selon sa communication, l’unique pourvoyeur des solutions d’intelligence artificielle présent physiquement en Afrique. SAS avait d’ailleurs nommé, en septembre 2017, Youssef Aqallal comme directeur général des marchés de l’Afrique francophone, après avoir créé un siège régional au Maroc. Celui-ci supervise, avec l’aide d’une équipe d’une quinzaine d’employés, une vingtaine de pays en Afrique du Nord, de l’Ouest et centrale. L’Afrique francophone génère 50 % du chiffre d’affaires global réalisé sur l’ensemble du continent, et l’arrivée de Youssef Aqallal a fait doubler le nombre de clients de la région en moins de deux années d’exercice.
Dans son portefeuille, SAS fournit la majorité des grands groupes, à l’image d’Orange Maroc, l’assureur RMA dans le royaume chérifien et Eneo au Cameroun, ou encore Tunisie Telecom. En 2017, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3,24 milliards de dollars. La contribution du continent dans ses revenus n’a pas été clairement explicitée, mais on sait que le chiffre d’affaires de la zone a connu ces dernières années une croissance entre 20 et 30 %. L’objectif de Youssef Aqallal est désormais de faire bénéficier l’Afrique des différentes solutions du groupe sans aucune restriction. Le Marocain reste convaincu que la promotion de l’intelligence artificielle permettra aux économies du continent de franchir un cap.
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