Naufrage sur le lac Kivu en RDC : un colonel de la Force Navale épinglé

Plus de 120 personnes sont mortes dans le naufrage de Kalehe, sur le lac Kivu, ou une embarcation surchargée s’est retournée dans la nuit du 16 au 16 avril. Alors qu’une journée de deuil national a été décrétée ce vendredi, les premiers éléments de l’enquête pointe la responsabilité d’un colonel de la Force Navale

Embarquement à bord d’une barge sur le lac Kivu, en RDC, en 2017 (illustration). © Creative Commons / EMMANRMS / Wikimedia

Embarquement à bord d’une barge sur le lac Kivu, en RDC, en 2017 (illustration). © Creative Commons / EMMANRMS / Wikimedia

Publié le 19 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Plus de 13 morts, 114 personnes portées disparues, pour seulement 37 rescapés. Le bilan du naufrage qui s’est produit dans la nuit du 15 au 16 avril dans la localité Kasunyu, dans la province du Sud-Kivu, a profondément choqué. Ce vendredi a été décrété jour de deuil national par Félix Tshisekedi, qui s’est rendu la veille dans le village Mukwidja, à quelques kilomètres du lieu du drame.

« Négligence humaine »

Le président congolais a annoncé plusieurs mesures, après ce drame dont tout porte à croire qu’il a été provoqué par une surcharge du navire. Félix Tshisekedi a promis des sanctions à l’encontre des responsables. Prenant les devants sur les conclusions de l’enquête en cours, il a estimé que l’accident était le résultat de la « négligence humaine, voire de la cupidité des opérateurs économiques ».

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Sans le citer, c’est sur les conclusions du rapport préliminaire dressé par les services de l’État, que Jeune Afrique a pu consulter, que le président congolais s’est appuyé. Un rapport qui pointe de nombreux manquements. Le bateau n’avait ainsi pas été contrôlé, et n’avait rempli aucune des formalités obligatoires avant de quitter le port. Surtout, ce rapport établi notamment par le commissariat fluvial, l’Agence nationale de renseignements et les services de police, pointe la responsabilité présumée d’un colonel de la force navale.

Le bateau, « appartenant à Godeline Katembo et géré par Soleil Kasole » était, de fait, « sous influence du colonel de la Force Navale Bahati », selon les enquêteurs. Celui-ci, en conflit avec les autorités portuaires, « ne considère personne et fait ce qu’il veut » et, le soir du drame, se serait « autorisé à appareiller » sans autorisation à en croire le témoignage du commissariat lacustre de Goma.

#AvecKalehe

Selon plusieurs témoignages concordant, le bateau, qui provenait de Kituku – un quartier périphérique de Goma – avait à son bord plus de 150 personnes, alors que sa capacité de charge maximale était de 70 personnes. Selon les autorités locales, le manifeste de cette « embarcation de fortune » signalait que 60 personnes se trouvaient à bord, dont 47 passagers adultes, sept enfants et quatre membres de l’équipage.

La recherche des corps des victimes est complexe sur le lac Kivu. Tandis que le gouverneur intérimaire de la province du Sud-Kivu, Doly Bizimungua, a confié la recherche des corps des victimes aux pêcheurs, les organisations de la société civile se mobilisent pour relayer les appels aux dons en faveur des familles des victimes. Sur les réseaux sociaux, une campagne a été lancée sous le slogan de « Tous #AvecKalehe ».

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