Yasmina Filali

Fille de l’ancien Premier ministre marocain, elle préside depuis dix ans la Fondation Orient-Occident, qui s’efforce d’apporter un soutien socio-éducatif aux jeunes en difficulté.

Publié le 24 mai 2004 Lecture : 1 minute.

Son père est marocain (et ancien Premier ministre), sa mère italienne. Personne ne sera donc surpris que l’historienne de l’art Antonia Yasmina Filali travaille au rapprochement des cultures entre les deux rives de la Méditerranée. En 1994, elle fonde la Fondation Orient-Occident, qu’elle dirige encore aujourd’hui. Au départ, il s’agissait de promouvoir la notion de « métissage culturel ». Très vite, pourtant, il apparaît que cette
belle idée est décidément « trop élitiste lorsque l’on est confronté à une jeunesse
démunie ». La Fondation va donc revoir ses objectifs.
Le premier centre socio-éducatif ouvre ses portes, à Rabat, le 10 avril 2001. Il propose à ses deux mille cinq cents adhérents de nombreuses activités : bibliothèque, initiation à l’informatique, soutien scolaire, cours de langues, ateliers théâtre, etc. Le tout pour 50 dirhams (moins de 5 euros) par an. « L’originalité de nos centres, explique Yasmina Filali, c’est que ce sont les jeunes eux-mêmes qui animent les activités. Cela permet de les responsabiliser et donne à l’ensemble une dynamique particulière. »
Les activités les plus prisées ? « Les cours de théâtre et l’atelier de psychologie qui leur offrent l’occasion de s’exprimer sur des sujets qu’ils n’ont pas l’habitude d’aborder ou qui sont parfois tabous, comme les relations avec la famille, la sexualité ou le chômage. » Soucieuses de colmater la fracture sociale, largement médiatisée depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, les autorités locales sont, avec plusieurs entreprises privées européennes, les principaux mécènes d’Orient-Occident. D’ici à février
2006, cinq nouveaux centres devraient voir le jour à Oujda, Larache, Casablanca, Safi et Essaouira. Un sacré programme qui exige de Yasmina Filali de se consacrer à plein temps à la Fondation. Ce qu’elle fait, dit-elle, « avec passion », car ce qui lui « fait plaisir » c’est de voir les jeunes « trouver leur place dans la société, alors qu’ailleurs on ne leur fait pas toujours confiance ».

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