Algérie : l’homme d’affaires Issad Rebrab placé sous mandat de dépôt

Issad Rebrab, PDG du premier groupe privé d’Algérie, Cevital, et considéré comme la première fortune du pays, a été incarcéré dans la nuit à l’issue de sa présentation au parquet dans le cadre d’une enquête anticorruption, a annoncé mardi l’agence officielle APS. Il a été transféré à la prison d’El Harrach, où se trouve par ailleurs l’ex-patron des patrons, Ali Haddad.

Issad Rebrab, entrepreneur algérien, PDG du groupe industriel Cevital, le 21 novembre 2012. © Bruno Levy pour Jeune Afrique

Issad Rebrab, entrepreneur algérien, PDG du groupe industriel Cevital, le 21 novembre 2012. © Bruno Levy pour Jeune Afrique

Publié le 22 avril 2019 Lecture : 2 minutes.

Portrait du président Bouteflika en 2014 (image d’illustration). © PATRICK BAZ/AFP
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Algérie : l’étau se resserre autour des hommes d’affaires proches de Bouteflika

Depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika, de nombreux hommes d’affaires – dont le patron de la Sonatrach ou encore celui de Cevital – ont été limogés ou sont dans le viseur de la justice.

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Issad Rebrab est le PDG du premier groupe privé d’Algérie, Cevital, un conglomérat actif dans l’électronique, la sidérurgie, l’électroménager et le BTP qui emploie 12 000 personnes et a racheté des entreprises en France (groupe électroménager Fagor Brandt entre autres).

L’arrestation du PDG de Cevital intervient quelques heures après celle, dimanche 21 avril, de quatre frères, tous hommes d’affaires et membres de la famille Kouninef, à la tête d’un empire allant de l’agroalimentaire au génie civil pétrolier.

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Si la famille Kouninef est réputée proche de Saïd Bouteflika, frère et puissant ex-conseiller de l’ancien chef de l’État, Cevital avait déclaré début mars soutenir le mouvement de contestation secouant l’Algérie pour protester contre la candidature à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Issad Rebrab s’était montré critique du gouvernement ces dernières années.

Transféré à la prison d’El Harrach

« La gendarmerie a arrêté ce matin Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital. Il est soupçonné de fausse déclaration concernant le mouvement de capitaux de et vers l’étranger, surfacturation, importation de matériel usagé en dépit de l’octroi d’avantages bancaires, fiscaux et douaniers (destinés au matériel neuf) », a indiqué la TV d’État dans un bandeau.

Selon ce média officiel, Issad Rebrab « sera déféré devant le procureur du tribunal de Sidi Mhamed à Alger immédiatement après la fin de son audition par le juge d’instruction ».  Il a été transféré à la prison d’El Harrach où se trouve l’ex-patron des patrons, Ali Haddad.

« Je me suis présenté de nouveau ce matin à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid (à Alger). Nous poursuivrons l’étude de l’affaire de nos équipements retenus au port d’Alger depuis juin 2018 », avait tweeté Issad Rebrab lundi dans la matinée.

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Quatre des frères Kouninef arrêtés

La télévision d’État a également annoncé l’arrestation dimanche soir de quatre des frères Kouninef. Ils doivent être entendus dans le cadre d’une information judiciaire entre autres pour « non-respect des engagements contenus dans des contrats conclus avec l’État, trafic d’influence pour obtenir d’indus avantages » avant d’être présentés au parquet, selon cette source.

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L’ex-Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et l’actuel ministre des Finances Mohamed Loukal se sont vus remettre une convocation lundi pour être entendus par le parquet d’Alger dans le cadre d’une enquête pour « dilapidation de deniers publics », a par ailleurs révélé la télévision d’État.

Le chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd Salah, avait appelé le 16 avril la justice à « accélérer la cadence » dans les enquêtes ouvertes pour corruption contre des hommes d’affaires liés à l’ancien clan présidentiel.

Début avril, l’ex-patron des patrons algériens, Ali Haddad, riche homme d’affaires, également proche d’Abdelaziz Bouteflika, avait été écroué après avoir été arrêté alors qu’il se rendait en Tunisie. Au lendemain de son arrestation, la justice avait annoncé l’ouverture d’enquêtes sur des faits de corruption et de transferts illicites de capitaux.

Elle avait également interdit à un certain nombre de personnes de quitter l’Algérie, sans donner de noms, mais la presse avait révélé ceux d’une dizaine d’influents hommes d’affaires, tous liés à l’entourage du chef de l’État.

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