« Les Yeux secs » font couler beaucoup d’encre

Publié le 24 mai 2004 Lecture : 1 minute.

Tizi Nisly, un village haut perché dans le Moyen-Atlas. Pour survivre, les femmes vendent leur corps de mères en filles. C’est la chronique de ce bout du monde que raconte Les Yeux secs, la première fiction de la jeune cinéaste marocaine Narjiss Nejjar. Bien avant sa sortie, le film, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2003 et auréolé de plusieurs prix (Namur, Marrakech, Festival international de Rabat), avait fait couler beaucoup d’encre.
Depuis sa diffusion dans le royaume en mars dernier, le long-métrage est attaqué par celles-là mêmes qu’il prétendait soutenir en dénonçant leur condition : les habitantes de ce village berbère. Les trente-cinq figurantes recrutées localement estiment avoir été trahies et insultées par la réalisatrice. Celle-ci leur aurait dit que son film portait sur la vie quotidienne de Tizi et aurait omis de préciser qu’elle y incluait la prostitution…
Que réclame leur avocat, Hassan Khalès ? Pas le moindre centime, mais tout bonnement l’interdiction du film.
Qu’en pense la principale concernée ? Ces femmes ont été manipulées par les élus locaux, affirme-t-elle, et d’en « rajouter une couche » lors d’une interview accordée à l’hebdomadaire Le Journal : « La moitié des figurantes étaient effectivement des prostituées. » Réaction de l’autre camp ? « Nous déposerons deux plaintes, l’une contre le film et l’autre contre la réalisatrice en personne » !
Cette polémique a quand même le mérite de mettre sur le tapis le sujet tabou qu’est la prostitution au Maroc.

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