Gambie : reprise artificielle
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Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, le 18 mai, un rapport complet de 109 pages sur un petit pays de 1,4 million d’habitants, dont 67 % vivent en dessous du seuil de pauvreté : la Gambie. C’est un fait assez rare pour être souligné : le FMI constate une nette reprise de l’économie (+ 8,8 % en 2003, contre – 3,2 % en 2002), mais une grave poursuite de l’inflation : + 17 % pour les prix à la consommation (deux fois plus qu’en 2002). Pis, en incluant la dépréciation monétaire (le dalasi a perdu la moitié de sa valeur en deux ans), le taux passe à 28,3 %. Ce qui réduit d’autant la progression du Produit intérieur brut en volume : 10,3 milliards de dalasis en 2003, contre 7,4 milliards en 2002.
Cette reprise est due à une bonne année agricole – en particulier au niveau de la production d’arachides – et touristique (39 millions de dollars de recettes en 2003, contre 33 millions en 2002). À cela s’ajoute la stabilisation des transferts en devises effectués par les émigrés gambiens : 23 millions de dollars. Ces transferts représentent désormais deux fois les recettes d’exportations agricoles. S’il veut bénéficier du concours des bailleurs de fonds, le gouvernement gambien n’a d’autre choix que de réduire son recours au financement monétaire (la « planche à billets ») et son endettement. Le déficit budgétaire représente 6 % du PIB et la dette extérieure atteint des limites insoutenables avec 562 millions de dollars, soit une fois et demie la valeur du PIB annuel.
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